Origine et histoire de l'enceinte
L’enceinte fortifiée de Rions, dans la commune de Rions (Gironde), regroupe les vestiges des anciennes fortifications qui entouraient le centre-ville. Au Moyen Âge, les seigneurs de Rions possédaient le château autour duquel s’était formé le bourg, qui se développa sous domination anglaise. En 1295 la cité fut assiégée et prise par le comte de Valois, qui fit raser les défenses existantes. En 1330, Édouard III d’Angleterre autorisa Guillaume Seguin, seigneur de Rions, à entourer la ville de remparts. La première enceinte, du XIIIe siècle, fut détruite ; la seconde fut reconstruite au deuxième quart du XIVe siècle pendant la guerre de Cent Ans. La citadelle fut aménagée au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, durant les guerres de Religion, et des réparations ont été effectuées sur la porte septentrionale et les murs au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle plusieurs tours, dont celles du château et la porte de Lavidon, furent démolies, puis les ouvrages restants furent restaurés en 1881 par l’architecte Léon Drouyn.
Le plan de la ville forme un polygone irrégulier : le flanc sud‑ouest est protégé par des murs adossés à des rochers, au pied desquels ont été aménagées des lices, tandis que le reste de la cité était enveloppé par deux fossés parallèles séparés par une étroite langue de terre surmontée d’un chemin de ronde. Ce chemin, autrefois protégé par des palissades, se reliait aux barbacanes qui précédaient les portes. Les murs et les tours s’élèvent sur l’escarpe du fossé intérieur ; les tours du côté parallèle au fleuve sont de plan carré, les autres sont rondes, et les courtines ont perdu leur couronnement. Des portes aménagées dans les remparts donnaient accès à la ville.
Parmi les vestiges dispersés autour du centre‑ville subsistent la tour du Lhyan, imposante entrée sud dont les parties hautes ont été restaurées en 1881 par Léon Drouyn, la Citadelle qui se dresse face à la Garonne près de la place de la mairie, les remparts du flanc ouest attenants à la Citadelle au pied desquels se trouve la grotte dite Charles VII, la tour du Guet située derrière l’église Saint‑Seurin, et des portions des fossés doubles ainsi que le chemin de ronde dont quelques vestiges sont visibles au sud de la tour du Lhyan. L’ensemble de ces vestiges est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862.