Origine et histoire de l'enceinte
L'enceinte de Vianne est un ensemble de vestiges de fortifications d'agglomération situé sur la commune de Vianne (Lot‑et‑Garonne). Une clausura est citée en 1287 ; selon Charles Higounet, les murs en pierre de taille semblent dater du XIVe siècle. La bastide a été fondée le 22 novembre 1284 par Jean de Grailly en paréage avec Jourdain de l'Isle et s'est développée autour de l'ancienne église romane de Villelongue, implantée en rive gauche de la Baïse à l'intersection de deux routes. L'enceinte englobe cette église romane et aurait été édifiée avant le début de la guerre de Cent Ans ; elle ne présente pas de mâchicoulis. Les remparts ont fait l'objet d'entretiens et de réparations réguliers, notamment au cours de la première moitié du XVIIe siècle, comme l'attestent des dates portées. Un pan de mur s'est effondré en 1752 et une brèche a été comblée en 1767 par crainte des pillages. L'ensemble a été classé au titre des monuments historiques le 12 juillet 1886. La porte sud a été restaurée à la fin du XIXe siècle ; entre 1901 et 1909, sous la direction de l'architecte des Monuments historiques Henri Rapine, les trois autres portes et deux tours d'angle rondes ont été relevées par l'entrepreneur Dubroca sous la surveillance de Payen, spécialiste en fortification. D'autres interventions de moindre ampleur ont eu lieu au début du XXe siècle, avec notamment des travaux sur les tours rondes nord et ouest, la porte ouest et la surélévation de la porte nord en 1909. La tour carrée du nord a été restaurée entre novembre 2003 et février 2005 en utilisant des pierres de la carrière de Roquefon à Vianne, et la tour carrée du sud a fait l'objet d'une restauration en mai 1929. L'enceinte a la forme d'un pentagone irrégulier proche d'un trapèze et mesure au total environ 1 250 mètres. Deux grandes rues se croisent à angle droit sur une place presque centrale et desservent les quatre portes de la bastide ; l'une de ces rues mesure environ 575 mètres, l'autre 250 mètres. Quatre tours rondes occupaient originellement les angles des remparts ; deux de ces tours subsistent aujourd'hui. Un contrefort situé au sud porte la date de 1610 ; on ignore s'il appartenait à la construction d'origine, mais cette inscription indique une construction ou une restauration à cette époque. L'ensemble conserve l'organisation médiévale de la bastide et ses accès ; il témoigne des phases successives d'édification, d'entretien et de restauration qui ont marqué la fortification.
