Enceinte médiévale de Castets à Bougue dans les Landes

Enceinte médiévale de Castets

  • 40090 Bougue
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Âge du Fer
Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
XIXe siècle
Époque contemporaine
600 av. J.-C.
500 av. J.-C.
0
1200
1900
2000
Entre les IXe et VIe siècles av. J.-C.
Éperon barré protohistorique
1275
Fondation de la bastide
11 septembre 1997
Inscription monument historique
2 avril 2016
Inauguration du parc
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Site de l'enceinte médiévale (cad. C 425, 427) : inscription par arrêté du 11 septembre 1997

Personnages clés

Philippe Gardes Archéologue ayant mené des sondages en 1991-1992
Édouard Ier Roi-duc ayant ordonné la construction de la bastide de Castetcrabe

Origine et histoire

L'enceinte médiévale de Castets se situe sur la commune de Bougue, dans les Landes, et est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11 septembre 1997. Installé en position dominante au-dessus de la confluence du Ludon et du Midou, le plateau forme un éperon d'environ 30 mètres de dénivelé qui a servi de lieu d'occupation et de contrôle depuis des millénaires. Des sondages menés par Philippe Gardes en 1991-1992 ont mis en évidence des occupations protohistoriques puis médiévales, tandis que la découverte d'outils en silex atteste d'une présence humaine dès le Paléolithique. Dès le Néolithique, des tumuli modifient le paysage, puis des traces d'habitat en bois et en terre apparaissent à l'âge du Bronze ; des céramiques locales et d'importation confirment des occupations successives. La première réalisation défensive majeure est un fossé nord-sud qui barre l'éperon et isole un espace de 25 hectares à l'ouest : cet éperon barré renvoie vraisemblablement aux dernières phases de l'âge du Bronze ou au début de l'âge du Fer (entre les IXe et VIe siècles av. J.-C.). Le plateau est fréquenté jusqu'au Ier siècle av. J.-C., puis l'activité se renouvelle surtout avec les fortifications médiévales. L'ensemble comprend quatre mottes castrales sur le site — deux mottes principales, chacune associée à une motte secondaire, dont l'une pourvue d'une basse-cour — et au moins cinq autres mottes dans l'entourage immédiat, témoignant d'une volonté de maîtriser les voies terrestres et fluviales, notamment le Midou. Ces implantations reflètent également les luttes d'influence entre seigneurs locaux. Entre le XIIe et le XIVe siècle, fossés, talus et chemins creusés façonnent le pourtour du plateau ; seuls subsistent les levées de terre, le bois des structures ayant disparu. À l'est, les vestiges possibles de la bastide non menée à terme de Castetcrabe, ordonnée par le roi-duc Édouard Ier en 1275, sont peu visibles ; deux mottes proches du fossé pourraient en constituer les traces, la fondation ayant rapidement décliné en raison de l'éloignement des circuits commerciaux et de la pression des vicomtes de Marsan. Des carrières de pierres, probablement exploitées à la fin du XIXe siècle pour des aménagements ferroviaires autour de Mont-de-Marsan, ont perturbé certains secteurs ; elles sont aujourd'hui colonisées par des plantes dont plusieurs espèces invasives. Une ferme ancienne reste sur le plateau ; l'occupation agricole et viticole a laissé place à une pinède qui a été fortement touchée par la tempête Klaus en 2009. La source du Curé, avec ses petits bassins, a livré des fossiles marins et terrestres, sans qu'on y relève de culte ou de vertu miraculeuse, et la grotte du Loup surplombant le Midou aurait probablement servi de cache d'armes pendant l'occupation allemande. Le site fait aussi partie du Parc naturel urbain du Marsan et a été inauguré comme tel le 2 avril 2016 ; il offre des sentiers balisés et des panneaux explicatifs pour les visiteurs. D'un point de vue écologique, le plateau présente une grande diversité de milieux et d'ambiances liées au relief et à la nature des sols, avec au total 25 habitats naturels répertoriés. La chênaie, dominée par le chêne pédonculé associé au charme, varie selon la pente : en haut de cote on trouve une chênaie-charmaie avec fragon, ormes et houx ; en bas de pente une chênaie-frênaie avec érables, noisetiers, ormes et laîches des bois ; le versant nord, vers la vallée du Midou, présente un aspect plus montagnard avec espèces comme la véronique des montagnes, le grand boucage et la molène noire. Les inventaires botaniques signalent 250 espèces de plantes à fleurs et à graines, 56 mousses, 46 lichens et 80 champignons ; parmi elles figurent une dizaine d'espèces invasives à surveiller, comme le robinier faux-acacia, l'érable negundo et le raisin d'Amérique, deux plantes protégées (Carex brizoides et Hypericum montanum) et treize espèces d'intérêt par leur rareté. La conservation des vieux arbres et du bois mort est un enjeu majeur pour la faune, en particulier pour les chauves-souris arboricoles : au moins une colonie reproductrice de murin d'Alcathoe y est attestée, faisant du site le troisième lieu de reproduction connu en Nouvelle-Aquitaine et le premier dans le département des Landes. Parmi les oiseaux, l'engoulevent d'Europe, le milan noir et le martin-pêcheur, tous protégés à l'échelle européenne (annexe I de la Directive Oiseaux), trouvent sur le plateau des postes d'observation favorables. Enfin, la faune comprend trois insectes protégés au plan national et international : l'agrion de Mercure, le lucane cerf-volant et le grand capricorne.

Liens externes