Enceinte protohistorique de Britzgyberg à Illfurth dans le Haut-Rhin

Enceinte protohistorique de Britzgyberg

  • 68720 Illfurth
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Enceinte protohistorique de Britzgyberg
Crédit photo : Jorune - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Frise chronologique

Âge du Fer
Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
600 av. J.-C.
500 av. J.-C.
400 av. J.-C.
100 av. J.-C.
0
1900
2000
650-630 av. J.-C.
Fortification du site
Début du Ve siècle av. J.-C.
Remodelage du rempart
430 av. J.-C.
Destruction de la forteresse
1904
Découvertes archéologiques
1989
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Totalité des vestiges, y compris le sol (cad. 13 1 à 19, 257 à 273) : inscription par arrêté du 22 décembre 1989, modifié par arrêté du 1er décembre 1995

Personnages clés

Karl Gutmann Préhistorien ayant découvert des vestiges antérieurs à l'époque romaine en 1904.
Roger Schweizer Archéologue ayant mené des campagnes de fouilles dans les années 1970.
Anne-Marie Adam Archéologue ayant poursuivi les fouilles à partir de 2006.

Origine et histoire

L'oppidum du Britzgyberg est un site protohistorique celtique situé sur la colline du même nom à Illfurth, dans le Haut‑Rhin. La colline, haute de 390 m et couverte d'une hêtraie et d'une chênaie, est traversée par un important talus, vestige d'un rempart. Le site occupe l'extrémité sud‑ouest de l'éperon rocheux et se présente comme un éperon barré trapézoïdal à deux terrasses orienté nord‑est/sud‑ouest d'environ cinq hectares. Il était protégé par un rempart de pierres doublé d'un fossé et, après un remodelage au début du Ve siècle av. J.-C., le rempart a été renforcé sur les flancs nord et sud. Initialement lieu de passage dès le Néolithique, le Britzgyberg devint entre 650 et 630 av. J.-C. un site fortifié habité par une aristocratie celte. Sa position, au confluent de l'Ill et de la Largue et au débouché de la trouée de Belfort visible par beau temps, permettait de contrôler les échanges vers le sud de la Gaule. Les découvertes d'amphores phocéennes, de céramiques attiques à figures noires importées via l'Étrurie et de fibules incrustées de corail attestent des échanges méditerranéens et soutiennent l'hypothèse d'un site princier. L'oppidum abritait un centre de production important, notamment une métallurgie et une production de poterie, et s'insérait dans un paysage d'élevage intense. Au pied de la butte, côté Illfurth, une zone artisanale a été identifiée lors d'une opération d'archéologie préventive en 2005. La forteresse est détruite par un incendie vers 430 av. J.-C., puis définitivement abandonnée et oubliée. Vers 1850, le rempart attira l'attention et fut d'abord assimilé à un camp romain en raison de découvertes de monnaies à proximité. En 1904, le préhistorien Karl Gutmann mit au jour deux citernes, un fossé défensif et le fond d'une cabane, qu'il reconnut comme antérieurs à l'époque romaine. Des campagnes de fouilles modernes commencées par Roger Schweizer dans les années 1970 ont été poursuivies à partir de 2006 par Anne‑Marie Adam. Le site est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1989, arrêté modifié en 1995. Une partie des céramiques découvertes est exposée au musée historique de Mulhouse depuis 2011 ; elles ont également été présentées lors d'une exposition à Soultzmatt en 2012 et discutées en conférences scientifiques. Les objets mis au jour comprennent des vases (période Hallstatt D et productions locales), une pointe de lance en fer et des céramiques attiques à figures noires. Les recherches archéologiques et leurs résultats ont fait l'objet de plusieurs publications et communications scientifiques, notamment d'Anne‑Marie Adam et de Roger Schweizer. Le toponyme Britzgyberg peut renvoyer soit à une déformation alsacienne « montagne de Brice », en lien avec une chapelle dédiée à saint Brice présente sur la colline depuis 1598, soit à la racine gauloise brig‑ signifiant colline fortifiée.

Liens externes