Période
XIIe siècle
Patrimoine classé
Les façades et toitures de l'ancienne chapelle, la porte sud dite tour de l'Horloge et les deux tours rondes en totalité, ainsi que le mur de l'enceinte urbaine, y compris le mur nord du château et de la mairie (cad. D 153 - ancienne chapelle -, 182 - porte sud dite tour de l'horloge -, 183 - tour sud-ouest -, 189 - tour ouest -, 188, 617, 183, 184 enceinte sud-ouest -, 190, 158, 829, 826, 830 - enceinte nord-ouest -, 155 - château -, 181, 174 à 179, 181 - enceinte est et sud-est) : inscription par arrêté du 17 juin 2008
Origine et histoire de l'enceinte urbaine
L'enceinte de Brignon, inscrite aux Monuments historiques en 2008, entoure le village de Brignon, dans le Gard (Languedoc-Roussillon). Au sud, l'aspect des remparts demeure perceptible entre la tour-porche carrée et la tour sud-ouest, puis entre cette dernière et la tour ouest, où la courtine subsiste malgré des percements. Les remparts englobent le village situé au sud du château et de l'ancienne église romane ; château et église ont servi à constituer la partie nord des fortifications. L'abside romane a été surélevée pour être transformée en tour, adaptation liée à une mise en sécurité rapide probablement réalisée lors d'une période de troubles, possiblement à la seconde moitié du XIVe siècle ou au début du XVe. Les éléments défensifs ont été désaffectés au XVIIIe siècle, les courtines percées au XIXe siècle et le chemin de ronde a disparu sous les toitures des maisons adossées. Le site témoigne d'une longue occupation : des traces néolithiques attribuées à la civilisation Chasséenne ont été retrouvées sur la colline de Brienne, puis des traces des Âges du Cuivre, du Bronze et du Fer. Une éminence au confluent de la Droude et du Gardon accueillit l'oppidum de Brienne, appelé Briga en celtique, qui évolua en centre gallo-romain. Les fouilles ont mis en évidence des extensions de l'enceinte correspondant à une agglomération d'environ 32 hectares et près de 3 000 habitants, avec voirie, égouts, mosaïques, pavements polychromes, fours de potiers et constructions en grand appareil. Sous la tutelle de Nîmes, l'oppidum prit un caractère gallo-romain avant d'être progressivement délaissé au profit de villas dispersées dès le IIe siècle. Au Haut Moyen Âge, Brignon, attesté sous la forme Brinno en 1108, se situe au bord d'une frontière mouvante entre Wisigoths et Francs et s'inscrit dans la lente fragmentation féodale qui voit naître comtes et seigneurs locaux. Face à l'évolution des techniques d'attaque, la seigneurie fit édifier un château fort en pierre sur une butte rocheuse au sud, la première construction étant la Tour Carrée de la Mairie, suivie de la construction des ailes du château, d'une haute-cour, d'une chapelle castrale et d'une enceinte destinée à abriter la basse-cour et le hameau villageois. Le château comprenait quatre ailes, une haute-cour, une chapelle castrale, une basse-cour, huit tours et un chemin de ronde, l'entrée se faisant par la tour de l'Horloge. Le fief appartint à la famille Raimond, liée à l'élite nîmoise et à la milice des Chevaliers des Arènes, vassale du vicomte de Nîmes puis du comte de Toulouse ; parmi ses membres figurent Raimond de Brignon (XIIe siècle), Guillaume Raimond (1265-1307), Bernard Raimond (XIVe siècle) et Tannequin Raimond (1537-1586). Les recherches archéologiques et les études historiques récentes documentent l'importance et l'évolution de ce site fortifié.