Ensemble des vestiges du château d'Aguilar à Tuchan dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine défensif Châteaux cathares Les cinq fils de Carcassonne

Ensemble des vestiges du château d'Aguilar

  • 448 Mato Caudo
  • 11350 Tuchan
Château dAguilar
Ensemble des vestiges du château dAguilar
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Crédit photo : ArnoLagrange - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XIIe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Fort d'Aguilar (ruines) : classement par arrêté du 2 juillet 1949 ; L'ensemble des vestiges du château d'Aguilar sur les parcelles D 808, 813, 817 : inscription par arrêté du 27 décembre 2023 ; L’ensemble des vestiges du château d’Aguilar, lieu-dit Château Viala ou Aguilar-Est, en totalité, à savoir : la chapelle, la barbacane, les remparts du castrum, les carrières et tous les éléments de l’enceinte et du village castral, en élévation ou enfouis, y compris le terrain d’assiette foncière, le sol et le sous-sol des parcelles n° 809, n° 811, n° 812, n° 814, n° 815, n° 816 et n° 818, figurant au cadastre section D, tel que colorié en rouge sur le plan annexé au présent arrêté : classement par arrêté du 19 décembre 2024

Origine et histoire du Château d'Aguilar

La construction de l’édifice s’étend de la seconde moitié du XIIe siècle jusqu’à la fin du XVe siècle. La partie la plus ancienne se compose d’une enceinte polygonale irrégulière en bordure d’un petit plateau rocheux ; quelques meurtrières longues, ébrasées à l’intérieur sous des arcs en plein cintre, situent cette phase vers le milieu du XIIe siècle. Le fort avait pour objectif la surveillance du débouché des chemins entre le Narbonnais et le Roussillon, par le col d’Extrême ou le ruisseau de Nouvelles. Entre 1240 et 1250, Aguilar semble être passé entre les mains du roi, puis rendu à Olivier de Termes en 1250 avant de revenir à la couronne en 1260, qui y fit les aménagements propres à une place forte frontalière. En 1525, le château fut pris par une armée espagnole et allemande et il est probable qu’il fut alors démantelé et non remis en état. Le fortin primitif et la petite chapelle appartiennent à la première période de construction, tandis que les tours et l’enceinte extérieure semblent avoir été édifiées après l’acquisition royale de 1260. Une campagne postérieure se manifeste par deux vestiges : une casemate voûtée et une tour carrée accolée au nord du réduit ; ces éléments présentent des caractères du XVe siècle et remontent vraisemblablement à des remises en état des fortifications du Languedoc suivant la cession du Roussillon à l’Espagne en 1493.

Le texte mentionne par ailleurs l’histoire et l’architecture du château de Saint-Alban, situé à Saint-Alban-sur-Limagnole sur la via Podiensis, l’un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ancienne propriété des barons d’Apchier puis des barons de Molette de Morangiès, il est utilisé depuis 1824 comme centre psychiatrique. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 juillet 1942 ; différentes parties de l’hôpital psychiatrique ont été inscrites par arrêté du 26 janvier 2023 — façades et toitures de l’ancien bâtiment de l’administration, la chapelle Saint‑Pierre, les façades et toitures de l’ancien bâtiment de la communauté jouxtant la chapelle et le cimetière dit des « fous » — et la chapelle Saint‑Pierre, y compris sa galerie d’accès, a été classée par arrêté du 30 mai 2024.

La première mention du château remonte au XIIe siècle ; en 1188 Guérin d’Apchier rend hommage à l’évêque de Mende Guillaume IV de Peyre, et le site dépendait de la baronnie d’Apchier, l’une des huit baronnies du Gévaudan. Par mariage, la famille Louet de Calvisson hérite du château au XIVe siècle, emportant avec elle la seigneurie de Saint‑Alban, l’une des douze seigneuries ayant droit de présence aux États du Gévaudan ; les armes de cette famille sont encore visibles dans la ville. En 1608 Marie Louet de Calvisson épouse François de Molette, seigneur de Morangiès, qui occupe ensuite diverses charges et meurt des suites de blessures reçues contre les Espagnols en 1637, la seigneurie revenant alors à Charles Ier de Molette. Les Morangiès vont donner au château un style Renaissance ; au XVIIIe siècle des transferts de terres et l’achat du titre de baron par Pierre‑Charles, marquis de Morangiès, consolident la place de Saint‑Alban parmi les baronnies du Gévaudan.

Au milieu du XVIIIe siècle, le château et ses seigneurs sont impliqués dans des événements familiaux et judiciaires : Jean‑François‑Charles de Molette connaît des difficultés financières et judiciaires, est emprisonné en 1773 puis hérite en 1774 ; il s’exile avant de revenir et est assassiné en 1801. En 1764 le château devint un lieu de rassemblement pour organiser les battues contre la « Bête du Gévaudan » ; Jean‑François‑Charles de Molette prit part à ces chasses et la Bête fut finalement tuée en 1767 par Jean Chastel. Depuis le XXe siècle, des hypothèses et des récits ont avancé l’implication d’un homme dans ces faits sanglants, certains visant le comte de Morangiès, mais ces thèses ne reposent sur aucun document historique établi.

Le château est reconverti en établissement pour aliénés au début du XIXe siècle : ruiné, l’héritier Christophe Théodore de Morangiès vend le domaine en 1821 à Sylvain Boissier, et sous l’impulsion du religieux Hilarion (Joseph‑Xavier Tissot) il devient asile ; une gestion déficiente conduit à l’acquisition départementale en 1824. Après l’adoption en 1838 d’une loi obligeant chaque département à disposer d’un asile, des bâtiments complémentaires sont élevés au XIXe siècle ; en 1888 Théophile Roussel propose d’acquérir la ferme du Villaret pour y installer une colonie agricole accueillant des malades, qui reçoit des patients venus de toute la France. En 1941 le psychiatre François Tosquelles rejoint Saint‑Alban et marque profondément la vie de l’hôpital ; durant la Seconde Guerre mondiale, l’établissement accueille aussi des résistants et des clandestins, parmi lesquels figurent des personnalités culturelles et intellectuelles. Après la guerre Tosquelles devient médecin‑directeur en 1952 ; un incendie important en 1972 détruit une partie de la toiture, qui est ensuite restaurée, et en 1993 le conseil général de la Lozère acquiert le domaine, qui abrite également un office du tourisme et des collections patrimoniales départementales.

La lecture de la maçonnerie montre de nombreuses reprises et transformations dont les archives ne permettent pas toujours de préciser la chronologie. Pendant la guerre de Cent Ans le château, propriété de la famille d’Apcher, subit plusieurs sièges et, après une prise en 1414, il est supposé que le donjon fut rasé et que les douves sud et est furent comblées ; du château médiéval subsistent les parties nord et nord‑est. Au XIVe siècle la façade est est allongée vers le sud et, au XVe siècle, trois tours sont ajoutées à des angles du quadrilatère qui définit l’édifice actuel. Les aménagements réalisés après le mariage de François de Molette avec la dame de Saint‑Alban lui donnent son aspect global : les bâtiments du sud et de l’ouest sont repris, une galerie est ajoutée à l’aile nord sur la cour, et les éléments défensifs du XVe siècle demeurent visibles. Le portail d’entrée, en arkose rose orangé, porte un tympan armorié ; les constructions s’organisent autour d’une cour intérieure, chaque angle étant marqué par une tour ronde, et la galerie de trois étages date du XVIIe siècle. Le portail reprend des modèles tirés des traités de Serlio, dont l’usage se poursuit en Auvergne à la fin du XVIe siècle, et des ressemblances ont été notées avec des édifices comme le château de Pionsat, l’hôtel d’Assézat à Toulouse et le château de Sévérac‑le‑Château. Une porte soignée donne accès à l’escalier d’honneur et de nombreux décors peints des XVIIe et XVIIIe siècles sont encore visibles.

Liens externes