Origine et histoire du Château d'Aumelas
L'ensemble médiéval du Castellas, dit château d'Aumelas, est implanté à l'extrémité d'un promontoire calcaire ; il comprend un donjon avec chapelle castrale, les vestiges d'habitations et une double enceinte protectrice. La seigneurie apparaît au début du XIe siècle ; ses terres semblent avoir été rattachées antérieurement à l'abbaye d'Aniane, puis passées aux vicomtes de Béziers et à la famille de Montpellier. La chapelle Saint‑Sauveur est attestée en 1114 ; la chapelle, l'enceinte du corps de place et la braie ont probablement été édifiées à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle. Par la suite, la seigneurie fut intégrée aux domaines royaux (rois de Majorque puis roi de France) avant d'être cédée à divers engagistes. Au XVIe siècle, l'un d'eux, le sieur Chaume, laissa détériorer le château et réutilisa des matériaux pour des constructions agricoles, tandis que la population se cotisa pour tenter de rétablir la forteresse. En 1573 une adjudication imposa l'obligation de garder la tour contre les Protestants ; l'ensemble était néanmoins très ruiné à la fin du siècle. Les troupes royales procédèrent au démantèlement partiel du château en 1622. L'accès à la forteresse est défendu par un large fossé courbe taillé dans le rocher et par une double enceinte courbe entourant le donjon. L'enceinte extérieure, conservée en partie basse sur le front sud, est construite en blocage de tout‑venant avec des traces de parement et quelques assises en opus spicatum. Entre cette braie et l'angle sud‑ouest de l'église subsistent une porte en arc brisé à embrasure surbaissée et un escalier menant au chemin de ronde ; vers l'entrée principale, des éléments évoquent un ouvrage d'entrée. L'enceinte, aujourd'hui découronnée, a perdu son chemin de ronde ; l'angle nord‑ouest conserve des soubassements qui délimitent deux salles d'un probable logis. L'espace entre la courtine nord et le donjon forme une cour plus ou moins triangulaire, et un petit terre‑plein aménagé en chicane conduit au donjon. Un grand bâtiment rectangulaire au nord‑ouest présente des parties basses en petits blocs calcaires semblables à ceux de la chapelle Saint‑Sauveur, avec des embrasures soignées d'époque romane ; il paraît avoir pu être une grange dépendant de l'abbaye d'Aniane. Le château devint propriété communale à la Révolution ; l'ensemble fut inscrit au titre des monuments historiques en 1986 puis classé en 1989. Aujourd'hui, les vestiges du Castellas témoignent de l'histoire et des transformations de cette forteresse castrale tout en faisant l'objet de mesures de protection.