Fort de Douaumont à Douaumont dans la Meuse

Patrimoine classé Vestiges de la Guerre 14-18 Patrimoine défensif Fort

Fort de Douaumont

  • D913D
  • 55100 Douaumont-Vaux
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Fort de Douaumont
Crédit photo : Inconnu. Transféré du wiki fr sur Commons par hist - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

4e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Fort (cad. AB 21) : classement par arrêté du 25 novembre 1970

Origine et histoire du Fort

Le fort de Douaumont, situé dans la commune déléguée de Douaumont-Vaux (Meuse), fait partie de la place forte de Verdun et du système Séré de Rivières. Construit entre 1884 et 1886, puis renforcé et remanié à plusieurs reprises jusqu'à 1913, il reste le plus vaste et le mieux armé du secteur. Édifié en maçonnerie sur un plan pentagonal et installé au sommet à 395 mètres d'altitude, il commande la crête entre Froideterre et Vaux et était épaulé par les ouvrages voisins de Thiaumont et de Vaux. Le fort couvre 7,4 hectares ; ses larges fossés secs, ses caponnières et ses coffres de contrescarpe dessinent un retranchement aux défenses puissantes, avec une entrée protégée par un pont-levis. Au centre, le casernement voûté ouvrait vers l'air libre et vers une galerie enterrée ; il comprenait cuisines, chambrées, boulangerie, infirmerie, forge, magasins et citernes et était prévu pour une garnison de 891 hommes. L’artillerie disposait à l’origine de pièces de 155, 120 et 95 mm, de canons révolver de défense des fossés et de plates-formes séparées par des traverses-abris. Dès la fin du XIXe siècle, le fort fit l’objet de modernisations : une épaisse couche de béton et de sable fut posée sur les maçonneries, les fossés furent remaniés et des coffres de contrescarpe reliés par des galeries bétonnées remplacèrent les anciennes caponnières. Au début du XXe siècle on ajouta une casemate de Bourges pour deux canons de 75 mm, des tourelles de mitrailleuses, une tourelle Galopin de 155 mm et une tourelle plus petite de deux canons de 75 mm, ainsi que plusieurs observatoires cuirassés et un vaste réseau de barbelés. La tourelle Galopin, armée d’un canon de 155R et orientable à 360°, fonctionnait par système d’éclipse actionné manuellement par des cabestans et des contrepoids et recevait les munitions par des monte-charges ; un obus de 155 pesait 43 kg et avait une portée d’environ 7,2 km. Pendant la mobilisation et les premiers mois de la Première Guerre mondiale, le fort fut engagé dans des tirs d’artillerie et subit ses premiers impacts en 1914–1915, puis un désarmement partiel l’affecta en 1915 lorsque la plupart des pièces furent retirées au profit des armées de campagne, ne laissant en place que les tourelles. Le 25 février 1916, alors que la garnison était réduite et cantonnée, des troupes allemandes pénétrèrent dans les galeries et prirent le fort, qui devint dès lors un important observatoire et abri pour les forces occupantes. Sous l’occupation allemande, le casernement fut fortement protégé par des sacs de sable et la population militaire put y monter parfois jusqu’à plusieurs milliers d’hommes, malgré des problèmes d’eau, d’hygiène et d’éclairage qui furent partiellement résolus par l’installation de groupes électrogènes. Un grave accident éclata en mai 1916 dans un dépôt de grenades, provoquant de lourdes pertes et l’inhumation collective de nombreux morts dans des casemates murées. Les tentatives françaises de reprendre le fort en mai 1916 échouèrent et coûtèrent de nombreuses pertes, tandis que la préparation d’octobre 1916 mobilisa une préparation d’artillerie d’une intensité exceptionnelle. Après une longue préparation de tirs et un assaut d’infanterie, le fort fut reconquis par les troupes françaises le 24 octobre 1916. Dès la reprise, les sapeurs réaménagèrent et renforcèrent l’ouvrage, creusant des galeries profondes (les « travaux de 17 »), rétablissant l’électricité et la ventilation et remettant en état les coffres et la casemate de Bourges. On estime qu’entre octobre 1914 et novembre 1917 près de 120 000 obus tombèrent sur le fort et son glacis. Après la guerre, l’état du fort resta dégradé et une proposition de le transformer en ossuaire fut finalement écartée au profit d’un site mémoriel voisin ; des travaux partiels de remise en état furent conduits entre les deux guerres et à la fin des années 1930, mais le fort fut encore endommagé lors des combats de juin 1940 et ses tourelles furent sabotées. Classé monument historique en 1970 et propriété de l’État, il est géré par le Conseil départemental de la Meuse et constitue aujourd’hui une des principales attractions du champ de bataille de Verdun, complétant la visite de l’ossuaire et de la nécropole ; il a accueilli, selon les années, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs et fait partie depuis septembre 2023 des sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

Liens externes