Origine et histoire des fortifications
Situées sur la frontière entre l'Anjou et la Bretagne, les fortifications de Châtelais témoignent d'une occupation militaire ancienne et d'un rôle stratégique précoce. Selon Célestin Port, un château se dressait à l'est de la ville actuelle, entouré d'une enceinte en trapèze irrégulier reliée à l'enceinte urbaine par de vastes courtines dominant l'Oudon. La châtellenie dépendait de la baronnie de Pouancé et fut transférée à Louis de Rohan par Jean II d'Alençon pour payer sa rançon aux Anglais ; le domaine comprenait, outre le château, un étang avec deux moulins banaux, les moulins de Marcillié, les métairies de la Guertaie et de la Jarillaie, les grandes et petites Bénardières, la Rivière-Coulon, la Blairie ainsi que la seigneurie de l'église et de la paroisse. Le bourg possédait sa propre enceinte, percée d'au moins trois portes : la porte Guerchoise — encore visible — la porte Saint-Michel, aujourd'hui disparue, et la porte Craonnaise, abattue dans la seconde moitié du XIXe siècle. En septembre 1423, William Poole, parti de Normandie, porta une offensive jusqu'à Segré, investit la place et rasa Châtelais avant de redescendre vers Angers ; c'est probablement à cette époque que le château fut détruit. Les Guerres de religion ruinèrent définitivement l'enceinte à la fin du XVIe siècle. Les vestiges ont peu à peu disparu, mais certains éléments ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1964.
De l'ensemble médiéval, trois vestiges sont encore perceptibles aujourd'hui. La porte Guerchoise est le plus notable : elle se compose de deux massifs pleins encadrant un passage large d'environ trois mètres, dont la couverture était probablement un arc brisé dont le départ et l'encadrement en tuffeau sont encore visibles. Le système de fermeture comportait des vantaux et peut-être un assommoir ; la partie haute de la porte est accessible par deux escaliers latéraux. L'Inventaire général relève l'absence d'ouvertures de tir et la simplicité du dispositif défensif, éléments qui plaident pour une datation au XIIIe siècle. La porte Craonnaise, qui ouvrait vers l'est, subsiste à l'état de vestige très dégradé et semblait de facture proche de la porte Guerchoise. Au sud-est du bourg, un autre ensemble de vestiges comprend une « Tour carrée », les fondations d'une tour circulaire et des pans de courtine ; la « Tour carrée » présente un appareil composé de tuffeau et de schiste. Ces restes permettent d'appréhender l'emprise et la physionomie des fortifications de Châtelais sur la commune du Maine-et-Loire.