Fortifications de la porte Pairolière de Nice dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine défensif Rempart

Fortifications de la porte Pairolière de Nice

  • 2 Boulevard Jean Jaurès
  • 06300 Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Fortifications de la porte Pairolière de Nice
Crédit photo : Miniwark - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

L'intégralité des vestiges construits correspondant aux fortifications médiévales et modernes de la porte Pairolière situées dans l'emprise de la crypte archéologique sise sous le boulevard Jean-Jaurès et la place Garibaldi (domaine public communal, non cadastré et domaine public communal, KO 343, 344), pour une superficie totale de 2000 mètres carrés, délimitée par les parois qui définissent l'emprise de la fouille telle que délimitée en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 13 mars 2012

Origine et histoire des fortifications de la porte

Le vaste complexe militaire qui a structuré l'urbanisme de la ville historique a été démoli sur ordre de Louis XIV en 1706 ; les vestiges, liés à la porte principale de la citadelle de Nice, sont conservés jusqu'à six mètres d'élévation et se trouvent aujourd'hui en sous-sol, entre les places Jacques Toja et Garibaldi. Les archives ne mentionnent pas de fortifications de la ville basse avant 1359, mais un procès-verbal de 1323, établi après la visite des côtes de Provence par le comte de Provence, demande « que l'on fasse une bonne porte » près du couvent des Augustins. De cette première phase subsistent trois murs d'environ trois mètres de hauteur, probablement les vestiges d'une tour carrée datable de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Après 1359, les actes montrent que les Syndics versèrent des indemnités aux couvents et à des particuliers pour les dommages causés par la construction des fortifications, information recoupée dans les comptes de la ville entre 1422 et 1433. La ville basse comptait quatre portes — Marine (ou Gabelle), Saint-Éloi (puis Neuve), du Pont et Pairolière — cette dernière située à l'extrémité de la rue Pairolière, nommée d'après les chaudronniers qui y vivaient. Les fortifications furent renforcées vers 1356-1360, avec une tour chemisée à sa base, et la nouvelle enceinte finit par englober les couvents des Dominicains et des Franciscains mais pas ceux des Carmes et des Augustins. Vers 1380 les archives signalent la construction d'une tour ronde et la reprise des défenses au niveau du couvent des Dominicains, ainsi que d'autres tours circulaires établies pour renforcer la protection ; la porte Pairolière, bâtiment rectangulaire, fut alors reconstruite accolée à l'une de ces tours et protégée par un fossé franchissable par un pont-levis. Avec l'arrivée des comtes de Savoie et l'apparition de l'artillerie, les fortifications furent adaptées : un ravelin rectangulaire, adossé à la tour Pairolière, fut percé de fenêtres de tir qualifiées d'« arbalétrières » dans les textes du XVIe siècle, conçues pour l'arquebuse plutôt que pour l'artillerie lourde ; un retable de Louis Bréa représente la porte et la tour vers 1516. Les fouilles ont mis en évidence l'existence d'un premier bastion protégeant la porte, édifié avant le siège de 1543 ; l'absence de registres communaux entre 1516 et 1530 permet d'envisager un commencement des travaux après 1520, tandis qu'un manuscrit d'Antoine Fighera donne une date d'achèvement en 1536-1537. Un orillon semble avoir fait partie de ce premier bastion, selon un plan de 1550, mais les fouilles n'ont permis de retrouver que trois éléments de l'ouvrage ; ces travaux peuvent être rapprochés d'opérations contemporaines sur le front nord du château confiées à l'architecte Andrea Bergante de Verrua et d'aménagements du rempart près de la porte du Pont. Le bastion porte encore des traces du siège de 1543, avec des impacts de boulets. À partir d'un ordre de 1570 des travaux furent entrepris pour agrandir le bastion, construisant un second bastion contre le premier, probablement sur sa face nord-est ; les plans et dessins de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle (Le Laurus, G. Baldoino, Ercole Negro) témoignent des modifications et de l'évolution des hauteurs relatives de la tour et de l'orillon, et des travaux réalisés dans la partie avancée du bastion entre 1611 et 1616. Lors du siège de 1705 mené par le maréchal de la Feuillade pendant la guerre de Succession d'Espagne, la prise de la ville basse entraîna la destruction des fortifications de cette partie de Nice, tandis que les fortifications du château furent démantelées sur l'ordre de Louis XIV en 1706 ; Nice resta sous domination française jusqu'aux traités d'Utrecht. Une nouvelle enceinte construite autour de 1717-1720 se révéla insuffisante et la ville fut reprise en 1744 pendant la guerre de Succession d'Autriche. L'accroissement de la population du XVIIe au XVIIIe siècle favorisa l'adoption, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, d'un projet d'agrandissement comprenant le creusement du port Lympia et l'aménagement d'un quartier entre le port et la Paillon ; l'aménagement de la place Vittoria, aujourd'hui place Garibaldi, au débouché de la route de Turin, supprima l'intérêt militaire de la porte Pairolière. En 1783 on entreprit une nouvelle porte Pairlotière, et il ne restait plus, en 1825, qu'un simple arc gothique. Les fouilles réalisées lors des travaux du tramway, près de la place Garibaldi, ont dégagé sur 2 000 m2 les structures de la partie nord-est des défenses de la ville basse ; ces vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques le 11 septembre 2009 puis classés le 13 mars 2012.

Liens externes