Origine et histoire de la Gentilhommière
La gentilhommière de la Meslerie est un château implanté à Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Atlantique), en bordure de la route des Meuniers (D374). L'édifice est achevé en 1820. La terre de la Meslerie apparaît dans les archives départementales dès 1640 et, au début du XVIIIe siècle, fit l'objet d'une procédure féodale de retrait lignager. Le seigneur de Saint-Julien, Damien de Chandenier, baron du Gué-au-Voyer, projetait d'élever un pavilion d'été à la place de la maison basse, mais la Révolution le contraignit à l'émigration. Jean Gabriel Cheguillaume (1758-1826), bourgeois nantais, acquit la terre auprès du seigneur ; sa famille, restée sur place, dut ensuite se dessaisir du terrain alors que la maison était en cours de reconstruction, et le projet initial fut remanié pendant ces travaux. Le domaine a ensuite appartenu aux familles de Mercy, Castonnet et Guille des Buttes, puis à la famille de Gérald Van der Kemp, qui vendit la propriété en 1929 et à qui la maison conservait une grande affection — on le surnommait d'ailleurs « l'enfant de la Meslerie ». L'essentiel du site est classé ou inscrit à l'Inventaire des monuments historiques.
Le bâtiment illustre le style de François-Léonard Seheult et constitue un exemple de maison de campagne de la région nantaise, caractérisé notamment par un salon circulaire saillant en demi-cercle sur la façade arrière. Au rez-de-chaussée se trouvent deux pièces traversantes latérales, le salon circulaire, une vaste cage d'escalier et une bibliothèque ; la façade avant s'ouvre sur une terrasse dont la balustrade est postérieure, et l'arrière s'ouvre sur un perron. Au premier étage, des demi-colonnes engagées de style dorique sans stylobate, surmontées de pilastres ioniques, témoignent d'un style néo-grec sans fronton, avec des ailes presque dépourvues d'ornement et des pignons aveugles. Une grande grille, située sur le côté de la cour et antérieure à la maison, correspond à l'ouverture originelle vers un chemin aujourd'hui déclassé menant au Loroux-Bottereau. L'axe actuel du bâtiment, les deux granges symétriques et l'allée d'accès datent d'après la Révolution. La chapelle est antérieure à la maison : la clé de voûte de la porte porte la date de 1701 et elle serait dédiée à Sainte-Catherine, ayant servi de chapelle au seigneur de Saint-Julien-de-Concelles ; sa charpente était masquée par un plafond de planches peintes et elle abrite un retable lavallois en stuc et marbre. La chapelle fut endommagée durant la Révolution, avec notamment la disparition du tableau d'autel et la destruction des statues du retable. Enfin, certaines autres demeures des environs de Nantes présentent une disposition comparable.