Groupe fortifié Saint-Quentin à Scy-Chazelles en Moselle

Patrimoine classé Vestiges de la Guerre 14-18

Groupe fortifié Saint-Quentin à Scy-Chazelles

  • Le Bourg
  • 57160 Scy-Chazelles
Groupe fortifié Saint-Quentin à Scy-Chazelles
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Groupe fortifié Saint-Quentin à Scy-Chazelles
Groupe fortifié Saint-Quentin à Scy-Chazelles
Crédit photo : ThomGTL - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Ouvrages maçonnés ou bétonnés, y compris les organes métalliques d'observation et de défense directement liés à ceux-ci (cad. A 3p, 4p, 5p, 6p ; B 145p, 146, 147p, 150p, 151p, 152p, 155p) : inscription par arrêté du 15 décembre 1989

Origine et histoire du Groupe fortifié

Le groupe fortifié du Saint-Quentin, appelé Feste Prinz Friedrich Karl, est un ouvrage militaire de Scy-Chazelles situé au nord‑ouest de Metz, sur le mont Saint‑Quentin ; il réunit les forts Diou et Girardin et fait partie de la première ceinture fortifiée de Metz. Il connut son baptême du feu à la fin de 1944 lors de la bataille de Metz. La première ceinture, conçue pendant le Second Empire, comprend plusieurs forts — Saint‑Privat, Queuleu, les Bordes, Saint‑Julien, Gambetta, Déroulède, Decaen, Plappeville et Saint‑Quentin — la plupart inachevés ou à l’état de projet en 1870 lors de la guerre franco‑prussienne. Pendant l’Annexion, Metz devint progressivement la principale place forte du Reich allemand, sa garnison variant entre 15 000 et plus de 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale. Le Saint‑Quentin a été conçu selon le principe des « forts détachés » élaboré par Séré de Rivières en France et par von Biehler en Allemagne, visant à former une enceinte discontinue d’ouvrages d’artillerie espacés d’une portée de canon. Le groupe couvre 77 hectares, comprend 72 bâtiments et une surface bâtie de 25 600 m², ce qui en fait l’un des ensembles les plus vastes de la première ceinture. Il résulte de la réunion de deux forts classiques, Diou et Girardin (dit fort von Manstein), partiellement construits par les Français entre 1868 et 1871 et développés par les Allemands entre 1872 et 1892. Sa position sur le mont Saint‑Quentin, dominant Metz, en faisait un point stratégique majeur ; il est séparé du fort de Plappeville par le col de Lessy. Le complexe se compose de trois parties : le fort Girardin (fort von Manstein) à l’ouest, le fort Saint‑Quentin au centre et le fort Diou (Ostfort) à l’est. Le fort Diou, trapézoïdal, construit par les Français de 1868 à 1870 et achevé par les Prussiens après 1872, est le seul ouvrage de Metz conçu par Séré de Rivières ; il pouvait accueillir 617 hommes et une quarantaine de pièces d’artillerie, avec des angles bastionnés et de profondes douves sèches. Le Plateau Kaserne, ou fort Saint‑Quentin, construit entre 1872 et 1874, assure la jonction entre l’Ostfort et le fort von Manstein ; il comprend une caserne principale enterrée sur trois côtés, un magasin à poudre, plusieurs fortins reliés par des chemins couverts et une voie ferrée étroite pour le transport de matériel, tandis que de nombreuses rampes permettaient le tir en batterie en plein air. À l’ouest, le fort von Manstein, de forme pentagonale et pourvu de douves sèches sur trois côtés, fut élevé par les Allemands entre 1872 et 1874 pour contrôler la vallée de la Moselle et le col de Lessy ; il pouvait loger plus de 600 hommes et comportait des tourelles d’observation, les travaux se poursuivant jusqu’en 1898. Sur le plan patrimonial, des ouvrages maçonnés ou bétonnés, des organes métalliques d’observation et de défense et des éléments du système Séré de Rivières ont été inscrits partiellement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Des œuvres d’art dessinées ou peintes par des soldats allemands, français ou américains sont dispersées dans les ceintures de fortifications messines. Pendant l’Annexion, le fort servit de camp d’entraînement pour les troupes prussiennes, puis, à partir de 1890, la relève fut assurée par les troupes du XVIe Corps d’Armée. De 1914 à 1918, le fort échappa aux combats et servit surtout de relais pour les soldats allemands montant au front ; repris par l’armée française en 1919, il fut en partie désaffecté avant la Seconde Guerre mondiale mais utilisé comme poste de commandement de la Défense aérienne du Territoire en 1939. Repris par les Allemands en 1940, il servit d’entrepôts et de terrain d’entraînement ; début septembre 1944 il fut intégré au dispositif défensif autour de Metz et participa aux combats jusqu’à sa reddition. Bombardements américains répétés en 1944 endommagèrent quelques constructions et provoquèrent, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, l’incendie de deux casemates où étaient entreposés des manuscrits et des incunables de la bibliothèque de Metz ainsi que des stocks de l’intendance allemande. Le 9 novembre 1944, un important raid de bombardiers lourds visa les ouvrages fortifiés de la zone, mais les fortifications enterrées du mont Saint‑Quentin résistèrent généralement aux frappes ; les combats terrestres se poursuivirent cependant jusqu’à la reddition du fort le 6 décembre 1944. Après 1945, le site fut désaffecté mais resta en zone militaire interdite ; le fort Diou accueillit une tour de relais hertzien en 1953 pour relier l’émetteur de Strasbourg, laquelle hébergea un émetteur local provisoire du 14 mai 1955 au 31 juillet 1956. Le groupe a été inscrit par arrêté le 15 décembre 1989. Aujourd’hui l’accès demeure interdit en raison d’une dépollution pyrotechnique en cours, tandis que la Communauté d’agglomération de Metz‑Métropole a engagé un vaste chantier de restauration pour valoriser le patrimoine architectural et naturel du site.

Liens externes