Haras national du Pin (également sur communes de La Cochère, Ginai et Exmes) au Pin-au-Haras dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Haras national du Pin (également sur communes de La Cochère, Ginai et Exmes)

  • 56 Le Haras du Pin 
  • 61310 Gouffern en Auge
Château du Haras national du Pin
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Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Voir commune de : Pin-au-Haras (Le)

Origine et histoire du Château du Haras national du Pin

Le Haras national du Pin, le plus ancien des haras nationaux français, se situe sur la commune du Pin-au-Haras, dans l'Orne en Normandie, et fait l'objet d'une protection partielle au titre des monuments historiques. Dès la fin du Moyen Âge, des haras existaient à Sainte-Barbe et à Exmes, à proximité du site. L'administration des haras royaux, créée par Colbert sous Louis XIV pour faire face à la pénurie de chevaux et améliorer les races, sélectionna des étalons royaux répartis par région puis, à partir de 1668, autorisa la reproduction d'étalons privés après approbation de l'État. Le site du Buisson d'Exmes fut choisi en 1714 par François Gédéon de Garsault pour la qualité de ses pâturages et son approvisionnement en eau ; le domaine, déjà possédé en partie par le roi, fut acquis à Louis de Béchameil de Nointel, puis le transfert de l'ancien haras royal de Saint-Léger y fut ordonné en 1715 et des cessions portèrent la superficie à environ 1 100 hectares. Le domaine actuel s'étend sur plus de 1 000 hectares ; les premières écuries sont construites à partir de 1715 et les premiers étalons arrivent en 1717. Les bâtiments, de style classique inspiré des écuries de Versailles, ont été réalisés par Pierre Le Mousseux sur des plans de Robert de Cotte et édifiés sous le règne de Louis XV entre 1715 et 1730, ce qui valut au site le surnom de « Versailles du cheval » attribué par Jean de La Varende. Les terrasses du château s'inscrivent dans la tradition des jardins à la française. En 1790 la suppression du haras fut votée, mais l'assemblée nationale y installa finalement un dépôt des meilleurs étalons du royaume ; les fonctions des haras ne furent pleinement rétablies que sous l'Empire, lorsque le haras devint un des principaux centres de reproduction et compta près de soixante-dix reproducteurs. L'École des Haras fut fondée en 1840 et une loi organique de 1874 institua l'obligation de diplôme pour devenir officier des Haras. Au XIXe siècle, le Pin joua un rôle majeur dans l'élevage français en introduisant le pur-sang anglais, en contribuant à la création du trotteur français et en améliorant les chevaux de course ; sous la direction de Gabriel de Bonneval, le haras se spécialisa dans la production de chevaux de course attelés et montés, avec du sang arabe ou anglais, puis sous Éphrem Houël on forma des trotteurs de race Hackney ou Norfolk. Un hippodrome fut tracé sur le site, où se retrouvèrent notamment Antoine d'Aure et le comte de La Génevraye, ce dernier ayant inspiré à Jean de La Varende son roman Nez de cuir. Le haras fut occupé par les troupes prussiennes en 1871 puis par les Allemands entre juin 1940 et juin 1941 ; il se trouva au cœur du théâtre de la bataille de Normandie, près de Falaise, sans subir de dommages. En avril 2010 le haras présenta publiquement l'étalon percheron américain Hannah Hill Kemo Sabe. À la fin de 2013 la mission de reproduction des Haras nationaux fut transférée au secteur privé ; au Pin, une SCIC d'éleveurs installa des étalons dans l'écurie n°2 et quelques étalons nationaux furent loués, mais la coopérative cessa toute activité de reproduction en 2017. Le décret du 2 juillet 2015 créa l'établissement public administratif « Haras national du Pin », qui se détacha de l'IFCE pour être géré conjointement par le département de l'Orne, la région Basse-Normandie et l'État, le conseil d'administration étant présidé par le président du conseil régional de Basse-Normandie. Le domaine s'étend sur les communes du Pin-au-Haras, Exmes, La Cochère, Silly-en-Gouffern et Ginai et l'ensemble est classé aux monuments historiques. Le site accueille aujourd'hui l'EPA Haras national du Pin, l'IFCE, l'ONF et l'INRA, qui y gèrent notamment une ferme expérimentale de plus de mille bovins ; en 2019 le maintien en poste de 75 % des agents a été menacé par des difficultés de financement, et la loi 3DS de février 2021 a prévu la dissolution de l'établissement public administratif avec transfert des biens et obligations au département de l'Orne, mis à disposition de l'IFCE et de l'INRA. Le château, en calcaire gris couvert d'ardoises, se compose de trois corps de logis rythmés par de hautes fenêtres ; devant la façade nord, les écuries en brique forment un fer à cheval. La « cour Colbert », fermée par un portail en fer forgé, s'ouvre sur l'avenue Louis XIV, percée à travers la forêt, et deux allées rayonnent depuis ce portail ; la façade sud donne sur des jardins à la française. Quatre tapisseries illustrant l'histoire de Renaud et d'Armide ornent le grand salon du rez-de-chaussée. Le haras accueille plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an et propose des visites guidées du haras et du château, des visites thématiques (sellerie, maréchalerie, reproduction), ainsi qu'un parcours découverte-musée dans l'écurie n°1 ouvert toute l'année ; les « Jeudis du Pin » présentent, de juin à septembre, des chevaux de différentes races et des artistes en résidence participent aux présentations durant la haute saison, accompagnés d'expositions temporaires. Chaque année le « septembre musical » organise deux opéras mi-septembre dans le manège du haras. Le domaine accueille de grandes compétitions nationales et internationales — saut d'obstacles, concours complet, attelage — et a reçu des événements tels que le championnat d'Europe d'attelage, le Congrès mondial des percherons et des épreuves des Jeux équestres mondiaux ; en 2014 les épreuves de dressage et de cross du concours complet des Jeux équestres mondiaux se déroulèrent dans le parc du Hautbois devant plus de 50 000 personnes, et la FEI a attribué au Pin l'organisation du Championnat d'Europe de concours complet 2023. L'École supérieure du cheval et de l'équitation de l'IFCE est implantée sur le site et dispense des formations en sellerie, maréchalerie, équitation, travail des jeunes chevaux et attelage ; la jumenterie conduit des recherches génétiques en reproduction, aboutissant en 2014 à la naissance de quatre poulains issus de transfert d'embryons, technique inédite en Europe, et à la mise en place d'une cryobanque en 2015. Depuis 2017 le haras accueille le centre de valorisation des équidés normands, qui forme chaque année une vingtaine de jeunes percherons et cob normands destinés au travail, à la garde montée ou à d'autres usages, et qui a étendu son action aux ânes normands et du Cotentin, avec une pépinière visant la sélection et la conservation génétique. Le patrimoine mobilier et immatériel du Pin comprend les terrasses surplombant le parc du Hautbois et offrant une vue sur la carrière construite pour les Jeux équestres mondiaux, la sellerie d'honneur avec une collection de harnais d'attelage de facture XIXe siècle et la selle achetée pour Ouadoud, étalon barbe offert par le roi du Maroc en 2009, ainsi que des remises de voitures hippomobiles peintes aux couleurs des haras et les collections associées. Le haras met également en valeur les races qu'il élève, notamment le Percheron comme cheval de trait phare, et présente dans ses écuries diverses races de chevaux de sang. La dépouille de Furioso, pur-sang anglais et étalon du Pin de 1946 à 1967 père de plus de 300 chevaux dont Lutteur B, est inhumée sur le domaine et sa tombe y est constamment fleurie. Sophie Lemaire fut la première femme nommée à la direction du Haras du Pin en 2013 ; elle a été remplacée par Serena Poucet.

Liens externes