Origine et histoire de La Noble Tour
La Noble Tour, située à Lille (Nord), est le dernier vestige debout des fortifications médiévales de la ville et le plus ancien édifice fortifié de Lille. Construite sous le règne de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre, sa construction fut décidée en 1402 et confiée à Jehan Sceutre ; les travaux durèrent vingt ans. Elle faisait partie du plan de défense de Lille lors de la guerre de Cent Ans et constituait l’une des 65 tours de l’enceinte médiévale du XVe siècle, avec des murs d’environ trois mètres d’épaisseur. Endommagée en partie lors du siège de 1667, elle fut restaurée par Vauban en 1672, qui la couvrit d’un ouvrage à cornes. Au cours du XIXe siècle et du début du XXe, la tour servit successivement d’entrepôt à poudre (1803), de dépôt pour l’artillerie (1875) et souffrit des dégâts liés à l’incendie de l’église Saint-Sauveur en 1896, qui entraîna l’effondrement d’une portion du mur. En 1911, elle fut louée pour deux francs par an à la Commission historique du Nord afin de dégager et conserver sa base. Classée Monument historique depuis mars 1922 et desservie par la station de métro Lille Grand Palais, la tour a été transformée après la Seconde Guerre mondiale en lieu de mémoire ; le général de Gaulle l’inaugura en 1959. Rebaptisée en 1975 « Mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation », elle abrite une urne de pierre contenant des cendres provenant des camps de la mort et porte une sculpture d’André Bizette-Lindet en souvenir des victimes.