Logis de Vallade à Rétaud en Charente-Maritime

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Logis Château de plaisance

Logis de Vallade à Rétaud

  • D114
  • 17460 Rétaud
Crédit photo : Pierre Collenot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; deux perrons ; escalier intérieur à balustres (cad. AH 164) : inscription par arrêté du 3 juillet 1992

Origine et histoire du Logis de Vallade

Le logis de Vallade, situé à Rétaud (Charente-Maritime), apparaît dans les registres paroissiaux au début du XVIIe siècle et la maison actuelle a été édifiée en 1746, vraisemblablement sur l’emplacement d’un logis plus ancien et sur un site archéologique. Implanté au centre d’une parcelle, le logis de plan rectangulaire était autrefois entouré de dépendances formant un U qui fermait une cour devant l’entrée ; la partie nord du bâtiment a depuis été supprimée et il ne subsiste qu’une aile de communs agrandie. Le corps de logis, en pierre de taille, s’élève sur un seul niveau surmonté d’un comble éclairé de lucarnes à frontons, et l’accès se fait par un perron central sur chacune des façades ; la porte axiale est encadrée de pilastres à bossages et surmontée d’un fronton triangulaire. La façade donnant sur le jardin présente plusieurs lucarnes ornées de frontons et un pavillon en saillie termine le logis au nord ; ce pavillon renferme un vaste escalier en pierre à balustres qui paraît remonter au XVIIe siècle, soit comme vestige d’un édifice antérieur, soit comme réemploi. L’aménagement intérieur relève pour l’essentiel du XIXe siècle. Le logis, œuvre du XVIIIe siècle, emprunte beaucoup au vocabulaire classique du XVIIe siècle et illustre une demeure modeste destinée à la petite noblesse terrienne.

La propriété a été construite à partir de 1746 par Henriette Michel, veuve de Seguin Gentil, seigneur de Lafond et de Rétaud, puis transmise à sa fille Eustelle puis à sa petite‑fille Angélique, dont la succession donna lieu à un long procès. Saisi à l’issue de cette procédure, le château fut adjugé en 1823 à Henri Constant d’Abzac, qui le céda en 1844 au comte Jean de Luc. Ce dernier transforma la maison en asile « Notre‑Dame de Vallade » et proposa d’y recevoir des enfants orphelins ou abandonnés du département de la Charente‑Inférieure ; à cette époque le sous‑préfet de Saintes décrivit le domaine d’environ cinq hectares et signala l’état intérieur fort délabré. La colonie agricole fut finalement fermée pour faillite et pour des « conditions d’accueil jugées mauvaises », liées notamment à l’absence de personnel féminin, et certains encadrants seront ensuite accusés d’abus sur mineurs dans une autre colonie pénitentiaire. Après la faillite, le domaine fut de nouveau saisi et vendu à la barre du tribunal de Saintes en 1852 ; il fut acquis par Georges Joseph Picard, puis revendu en 1890 à la famille Meaume.

Les façades et les toitures du logis, ainsi que les deux perrons et l’escalier intérieur à balustres, sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 3 juillet 1992.

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