Origine et histoire du Monument dit des Fantômes
Le monument dit des Fantômes, érigé sur la butte de Chalmont à Oulchy-le-Château, commémore la deuxième victoire de la Marne et le rôle décisif du Tardenois lors de l'été 1918. Conçu et exécuté par le sculpteur Paul Landowski, il domine les coteaux et la plaine où s'est développée l'offensive lancée par Mangin. La composition associe une statue de La France, en granit et haute de huit mètres, un emmarchement monumental à quatre paliers symbolisant les quatre années de guerre, puis, au sommet de la butte, le groupe lié en granit intitulé Les Fantômes, lui aussi haut d’environ huit mètres. Le groupe sommitale comprend huit personnages aux yeux clos : il est généralement décrit comme composé de sept combattants représentant différentes armes et d’un jeune homme nu, martyr protégé par ses aînés ; les représentations recensées incluent notamment une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un soldat colonial, un fantassin et un aviateur. Les Fantômes figurent les victimes et les camarades disparus qui veillent sur la plaine apaisée. À l’entrée, la statue de La France, portant un bouclier, annonce le lieu et symbolise la victoire et l’espoir ; elle est encadrée de part et d’autre par deux stèles gravées qui retracent les combats de juillet 1918, la contre-offensive alliée et ses résultats. La réalisation du projet remonte à une commande d’État reçue par Landowski en novembre 1919 pour un projet en plâtre nommé Les Morts ; le groupe en granit obtint une médaille d’honneur au Salon des artistes français en 1923 et la commande officielle fut passée en juillet 1926. Plusieurs localisations furent étudiées, dont Verdun et l’ossuaire de Douaumont, avant que les Anciens Combattants ne choisissent la butte de Chalmont. La construction, financée par une souscription nationale, aboutit à un monument classé au titre des monuments historiques en 1934, avant son achèvement, et la sculpture Les Fantômes fait l’objet d’un classement depuis le 31 juillet 1934. Le monument fut inauguré solennellement le 21 juillet 1935 par le président de la République, Albert Lebrun. Il s’élève à près de 155 mètres d’altitude et rappelle la mémoire des soldats morts ou disparus pendant la seconde bataille de la Marne.