Porte de Strasbourg à Bitche en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine défensif Patrimoine urbain Porte-de-ville

Porte de Strasbourg à Bitche

  • 22 Rue Jean Jacques Kieffer
  • 57230 Bitche
Porte de Strasbourg à Bitche
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Porte de Strasbourg à Bitche
Crédit photo : Ji-Elle - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Patrimoine classé

Porte de Strasbourg : inscription par arrêté du 13 décembre 1930

Origine et histoire de la Porte de Strasbourg

La porte de Strasbourg à Bitche est le seul vestige subsistant des quatre portes qui faisaient partie des fortifications urbaines. Jusqu'à la guerre de Trente Ans, la ville était composée de deux bourgs, Kaltenhausen (quartier de la mairie) et Rohr (quartier de l'abattoir), qui comptaient 198 habitants en 1595. Ces bourgs étaient entourés d'un mur d'enceinte percé de deux portes : Oberpfort, la porte de Strasbourg, et Unterpfort, celle de Sturzelbronn. Le 6 septembre 1633, les Suédois détruisirent et incendièrent ces quartiers, puis la place fut assiégée et occupée en 1634 par le maréchal d'Humières sur ordre de Richelieu. En 1662, on parle de quatre portes nommées Hinter Thor, Vorder Thor, Ober Thor (la porte dite de Strasbourg) et Unter Thor (la porte de Sturzelbronn). Ces portes étaient surveillées par des gardiens chargés de les ouvrir le matin et de les fermer le soir; la municipalité les rétribuait parfois et diverses redevances en nature leur étaient dues annuellement. Louis XIV conquit la Lorraine en 1683 et Vauban intervint pour la fortification de la place, tandis que la ville fut entourée d'un mur par le maréchal d'Humières. Par des traités successifs, la place de Bitche connut plusieurs destructions et reconstructions de ses fortifications. Une enceinte de palissades, réalisée avec 6 822 pièces de bois, subsista jusqu'en 1788 et la construction de quatre barrières en 1743 fut attestée sur un plan de 1753 qui en précise l'emplacement. La barrière de Strasbourg se situait à l'emplacement de la porte actuelle; celles de Sarreguemines et de Phalsbourg étaient proches du cinéma Central; la Roche Percée se trouvait près de l'abattoir et la barrière de Landau entre le bâtiment Rocca et les établissements Lamy. Ces barrières, simples constructions de bois et de fer, tombèrent en vétusté et furent jugées inutiles; par ordonnance de la guerre, la palissade fut remplacée à partir d'octobre 1788 par un mur achevé en 1795 pour un montant de 57 202 francs. En 1786, les portes reçurent chacune un corps de garde d'environ 6,80 mètres de long sur 5,50 mètres de large, prévus pour douze hommes selon un tableau militaire dressé en 1819. Un état du ministère de la Guerre de décembre 1833 précise que l'ensemble bâti avait une superficie de 192 m² et une valeur approximative en capital de 4 800 francs. L'enceinte fut construite aux frais de la ville pour le département de la guerre sur des plans du génie militaire; elle appartint au département de la guerre jusqu'en 1811, fut remise à la ville puis réoccupée et entretenue de nouveau par le département depuis 1814. Un état de 1814 indique la force de service en 1791 à chaque barrière, fournissant des effectifs qui traduisent l'importance de ces points d'entrée. Au XIXe siècle, des travaux de fortification furent ordonnés à nouveau en 1844 et achevés en 1852, à une époque où la population municipale croissait, passant de 2 200 habitants en 1770 à 3 411 en 1850. Pour accompagner cette croissance, les nouvelles fortifications repoussèrent la plupart des portes au-delà des anciennes barrières, à l'exception de la porte de Strasbourg qui conserva son emplacement. La barrière dite de Sarreguemines et celle de Phalsbourg furent séparées et déplacées, et la barrière de Landau fut également reportée vers l'emplacement de l'actuel tabac Hoellinger. La guerre de 1870 et l'apparition de l'artillerie rayée, plus précise et plus puissante, dévaluèrent la place et entraînèrent la démolition progressive des portes à partir de 1872. Les démolisseurs laissèrent debout seulement quelques pans de mur et la porte de Strasbourg, tandis que les autres portes disparurent entre 1889 et 1900 : Sarreguemines en 1889, Phalsbourg (Lemberg) en 1891 et Landau en 1900. La porte de Strasbourg, qui semble avoir été reconstruite vers la fin du XVIIIe siècle, est inscrite aux monuments historiques depuis 1930.

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