Origine et histoire de la Porte de ville
Pendant la guerre avec les Anglais, Fourcès fut entourée d’une enceinte semi-circulaire et dotée d’un château à l’angle nord-est. Après la guerre de Cent Ans, Charles VII ordonna la destruction du château, mais les défenses furent remises en place sous Louis XI. La porte, formée par une tour barlongue qui appartenait au château, comporte à sa base un passage voûté en berceau brisé, et un fragment de courtine lui reste encore attenant. L’accès à l’étage se fait par un escalier en bois ; cet étage abrite l’horloge municipale. Sous le passage, au-dessus de l’arc de la porte extérieure, un petit cul-de-lampe devait autrefois porter une statue ; à l’extérieur se voient une fenêtre trilobée et des corbeaux. Si le château appartient au XVIe siècle, la porte est antérieure et a été édifiée en deux grandes phases : un premier percement dans l’enceinte, probablement au XIIe siècle, qui correspond à la partie interne avec son arc en plein cintre, puis la construction de la tour en avant et au-dessus de cette porte à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle. Dans des documents du XVe siècle, elle est encore appelée « porte neuve » (AD Gers, E suppl. 224). Une reprise partielle, antérieure à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, se reconnaît aux pierres calcaire plus grises dites de l’Agenais, matériau employé localement à cette époque (voir la maison dite « du bailli » à Montréal). La tour est nommée « tour de l’horloge » dans des documents du XVIIe siècle (Fonds Loubès) et sert probablement de beffroi depuis lors. Les piédroits des deux portes ont été retaillés, sans doute à l’époque contemporaine, pour permettre le passage de charrettes plus larges. La tour-porte est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’intérieur de l’édifice n’a pas été visité ; seule une étude archéologique du bâti permettrait d’affiner les phases de construction, plusieurs coups de sabre dans la maçonnerie restant à ce jour inexpliqués.