Origine et histoire de la Porte de ville de Wihr-au-Val
L’ancienne porte de ville, dite Untertor ou porte basse, est intégrée dès l’origine dans les murs de fortification de Wihr-au-Val. La tour inférieure remonte au dernier quart du XIIIe siècle (1279) et a été reconstruite en 1303 lors de la remise en état du système fortifié par Henri de Ribeaupierre ; seul le rez-de-chaussée peut être attribué de façon certaine au Moyen Âge. Les deux étages supérieurs, fortement endommagés lors des bombardements du 18 juin 1940, avaient été provisoirement consolidés par l’administration d’occupation allemande puis restaurés entre 1958 et 1960 sous la direction des architectes Stoskopf et Haas. Ces niveaux avaient déjà fait l’objet de plusieurs reconstructions après divers sinistres : un incendie en 1806, qui prit dans la tour et se propagea à la mairie, un nouvel incendie le 12 juillet 1859 entraînant des travaux de 1860 confiés à l’entrepreneur Langjahr sur des plans de l’architecte Charles Geiger père, et la foudre qui frappa la charpente en 1908, réparée par l’architecte Charles Gerwig. La porte a connu une dernière restauration importante en 1988. Au-dessus de l’entrée, un bloc de grès armorié gravé des chiffres « 44 », peut-être un millésime, est attribué aux XVe ou XVIe siècles, mais son origine reste inconnue. Le deuxième étage abritait un mécanisme d’horloge Schwilgué posé en 1841, réparé à plusieurs reprises (1861, 1893, 1908 et 1926) et disparu en 1940; la cloche des fondeurs colmariens F. et A. Causard, consacrée le 12 août 1923 et remplaçant une cloche de Louis Edel posée en 1861 et réquisitionnée en 1917, fut elle aussi perdue en 1940. L’Untertor constitue le principal vestige visible de l’enceinte urbaine, dont le tracé demeure perceptible dans l’alignement de certaines rues et qui formait, au Moyen Âge, un ensemble fortifié en grande partie démantelé aux XIXe et XXe siècles. Les fortifications et le château du Sonnenbourg, mentionnés dès la fin du XIIIe siècle, ont été largement démantelés au cours du XIXe siècle ; la porte basse, inscrite au titre des monuments historiques en 1934, a été gravement endommagée lors de la destruction du village en 1940. Aujourd’hui, la porte témoigne des évolutions architecturales et des nombreux travaux de restauration qui ont marqué l’histoire militaire et civile de Wihr-au-Val.