Origine et histoire
La porte Désilles, ou mémorial Désilles, est un arc de triomphe situé à Nancy, à l'ouest de la vieille-ville et à l'extrémité nord du cours Léopold. C'est le plus ancien monument aux morts de France. Érigée sur la place du Luxembourg, elle prolonge au nord le cours Léopold et l'esplanade du Souvenir-Français, au croisement des rues Désilles, de Metz et de la Craffe. L'ouvrage mesure environ dix mètres de haut, douze mètres en tenant compte des décorations sommitales, et comporte trois baies : une ouverture centrale d'environ six mètres et deux latérales d'environ trois mètres chacune. La face intérieure, tournée vers le cours Léopold, est ornée de bas-reliefs commémorant le traité de Versailles signé en 1783 par Louis XVI, tandis que la face extérieure, tournée vers la rue de Metz, représente la bataille de Nancy de 1477; statues et bas-reliefs sont l'œuvre de Joseph Söntgen. Elle porte le nom du lieutenant Désilles, en mémoire de sa mort tragique lors de l'affaire de Nancy. Conçue par l'architecte Didier-Joseph-François Mélin et construite entre 1782 et 1784 à l'initiative du comte de Stainville, commandant en chef de la Lorraine, elle devait fermer la perspective du cours Léopold et ouvrir sur la route de Metz. Destinée aussi à honorer la mémoire des Nancéiens morts pour l'indépendance américaine durant la bataille de Yorktown, elle porta successivement les noms de « porte Saint-Louis » et « porte Stainville » avant de recevoir, en 1867, le nom de porte Désilles. Classée monument historique par arrêté du 15 janvier 1925, la porte a été restaurée par la ville de Nancy pour en faire son monument commémoratif. Le souvenir du lieutenant Désilles rappelle qu'en 1790, lors d'une mutinerie de trois régiments stationnés à Nancy, il s'interposa pour éviter une effusion de sang en se jetant sur la bouche d'un canon pointé par les insurgés et fut mortellement blessé. Le monument comporte également des inscriptions rendant hommage aux veuves et orphelins victimes des guerres, aux militaires et civils morts pour la France en Indochine et en Corée (1940-1954), ainsi qu'à ceux tombés lors de la guerre d'Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc (1952-1962), et porte une mention en hommage aux harkis exprimant la reconnaissance de la République envers les rapatriés et anciens supplétifs victimes des événements d'Algérie.