Origine et histoire de la Porte Guillaume
La Porte Guillaume est une porte de ville de Dijon, édifiée au XVIIIe siècle à l'emplacement d'une ancienne porte médiévale. L'architecte Jean-Philippe Maret la fait construire de 1786 à 1788 en hommage au prince de Condé, et l'édifice porte alors le nom de Porte Condé ; il était relié aux remparts par des murs et fermé par une grille dont on voit encore les traces de scellement. En 1791, pendant la Révolution, la porte devient l'arc de la Liberté, puis prend au XIXe siècle le nom de Porte Guillaume, en référence à Guillaume de Volpiano, abbé de l'abbaye Saint-Bénigne. Sous la Première Restauration, en septembre 1814, la ville fit apposer une composition en plâtre due à l'architecte Jacques Caumont : un génie ailé tenant un lys, debout sur un char traîné par des chevaux ; ce décor subsista quelques années avant de s'effriter sous les intempéries. La façade est percée d'une grande arcade cintrée dont les piédroits présentent des bossages continus en tables, surmontés d'un entablement de style dorique orné de triglyphes et de métopes. Au niveau de l'arcade, quatre bas-reliefs du sculpteur Claude-François Attiret ornent les deux faces : côté place Darcy, un génie présente à la Bourgogne les armes du prince de Condé tandis qu'un autre montre un document à Minerve ; sur l'autre face, la muse de l'Histoire écrit les hauts faits militaires du prince et une allégorie de la ville de Dijon expose les armes longtemps bûchées à la Révolution. Du côté de la rue de la Liberté, les piédroits portaient à l'origine deux tableaux de marbre gravés d'inscriptions, maintenant disparus, couronnés de médaillons et de guirlandes de feuilles de chêne ; à l'emplacement du tableau de droite a été apposée en 2009 une plaque métallique sans rapport avec le monument, rappelant la mémoire de Thomas Jefferson et l'amitié franco‑américaine. La Porte Guillaume est classée au titre des monuments historiques depuis le 27 juillet 1938.
