Remparts de Senlis dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine urbain Patrimoine défensif Rempart

Remparts de Senlis

  • Boulevard des Otages
  • 60300 Senlis
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Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Tour d'enceinte du Moyen-Age : inscription par arrêté du 8 mai 1933

Origine et histoire des remparts

La tour d'enceinte du Moyen Âge à Senlis s'inscrit dans un vaste système défensif dont la partie antique et la partie médiévale se recoupent et se superposent. Pendant longtemps le centre politique et religieux a été protégé par l'enceinte du IIIe siècle, puis par une nouvelle muraille médiévale construite dans la première moitié du XIIIe siècle, suivie de travaux aux XIVe et XVe siècles et d'aménagements militaires au XVIe siècle (boulevards, éperons et bastions). L'enceinte gallo‑romaine, l'une des mieux conservées du nord de la Gaule, a une datation incertaine mais a été édifiée après les incursions germaniques des années 275–278 et peut remonter jusqu'au début du IVe siècle ; sa construction a pu être très rapide et une seconde campagne, à partir d'environ l'an 500, a rehaussé les tours par l'ajout de salles. Le démantèlement partiel de l'enceinte antique a commencé déjà en 1170, lors de travaux autour de Saint‑Frambourg, antérieurement à la construction de l'enceinte médiévale. Implanté sur le point le plus élevé de la butte, le castrum a une muraille de forme ovale adaptée à la topographie, avec un chemin de ronde parfaitement horizontal qui a nécessité un rehaussement du mur au sud d'environ 4 mètres ; en certains endroits la muraille atteint 7 à 8 mètres et le fossé atteint 39 mètres de largeur au nord, tandis que l'épaisseur du mur varie de 2,3 à 4 mètres, pour une moyenne d'environ 3,25 à 3,4 mètres. Les limites extérieures des fossés correspondent aujourd'hui à plusieurs rues du centre (rue des Flagearts, place de la Halle et ses prolongements, rue de la Harenguerie, rue aux Fromages, rue du Puits‑Tiphaine, rue du Chat‑Haret) et les spécialistes ont proposé des superficies et des circonférences différentes de l'enceinte, Marc Durand évoquant 6,38 ha et 943 m de circonférence, Adrien Blanchet 8,55 ha et 840 m. La cité disposait, pour la circulation générale, de deux grandes portes — la porte de Paris (ou de Beauvais) et la porte Bellon (ou de Reims), chacune flanquée par deux tours — et jusqu'à quatre poternes dont certaines (poterne de Saint‑Maurice dite Aiguillère, poterne bouchée dans le parc du château, poterne de la Bancloque découverte en 2005 et la « fausse porte » de la rue de la Treille) ont des états de conservation et des datations variables ; des fouilles récentes ont par ailleurs mis au jour des sarcophages dans l'axe de la porte Bellon, suggérant qu'elle avait été bouchée au haut Moyen Âge. Le nombre de tours de la muraille varie selon les sources (vingt‑huit ou trente selon qu'on compte ou non les tours des portes) ; leur espacement moyen était d'environ 31 mètres, une densité remarquable, et leur plan associe une face intérieure carrée à une face externe arrondie ; elles sont pleines jusqu'au sommet de la muraille, ce qui indique une construction simultanée, puis furent rehaussées d'un niveau habitable lors de la seconde campagne. L'appareil présente un parement de petites pierres cubiques, un blocage intérieur très compact — un mortier calcaire comparable à l'opus cæmenticium — avec des lits de tuiles tous les 1,25 m et des fondations réalisées à sec. La protection au titre des monuments historiques a été progressive, à partir d'arrêtés pris dès 1930 et 1942, puis étendue en plusieurs vagues jusqu'en 1999 ; une partie du site est également inscrite en lien avec la protection des sites et l'ensemble se trouve dans le périmètre du secteur sauvegardé de Senlis. Parmi les vestiges gallo‑romains, la muraille reste l'élément principal, en grande partie intégré à des propriétés privées mais visible depuis le parc de l'ancien château royal, le square Vernet, le jardin du Roy et le jardin derrière l'ancien évêché ; quinze tours ont survécu à divers états, dont les tours dites de Vermandois, de la Bibliothèque et des Anges (incorporée à l'ancien évêché), et plusieurs d'entre elles sont visibles depuis la voie publique tandis que d'autres ne le sont pas ; la tour n°13 a été détruite accidentellement en 1995 selon les acteurs des travaux. Les remparts médiévaux, commencés sous Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle et étendus jusqu'à l'abbaye Saint‑Vincent en 1287, ont ensuite été renforcés et adaptés face aux armes à feu : en 1373 les fossés sont élargis, au XVe siècle et sous Louis XI les murailles sont doublées et complétées d'éperons et bastions, et au XVIe siècle des ouvrages importants, dont le bastion de la porte de Meaux, sont réalisés sous Jean‑François de La Rocque de Roberval ; une dernière campagne achevée en 1598 a apporté six nouveaux éperons et la plate‑forme du Montauban. À partir de 1637 les fortifications sont abandonnées, vendues ou loties, et leur démolition s'accélère à partir du XVIIIe siècle avec des percements urbains (rue Royale en 1753) et des opérations d'alignement et de vente entre 1818 et 1828 ; la démolition systématique se poursuit jusqu'en 1837, date à laquelle la porte de Compiègne est abattue, laissant pour l'essentiel la couronne des remparts transformée en boulevards et promenades. Il ne subsiste aujourd'hui aucune grande porte médiévale intacte, mais des vestiges notables perdurent : le bastion et le passage voûté de la porte de Meaux, des sections de rempart encore élevées sur le rempart Bellevue et le rempart de l'Escalade, la poterne des Tisserands qui donne accès à la Nonette, la tour du jeu d'arc — dernière tour médiévale conservée — et la plate‑forme du Montauban ; ces vestiges sont pour la plupart accessibles en promenade, tandis que les flancs extérieurs des fossés appartiennent souvent à des jardins privés. Les remparts médiévaux ont fait l'objet d'inscriptions et de classement au titre des Monuments historiques dans les années 1930 et 1948, et leur tracé a servi à délimiter le secteur sauvegardé instauré en 1965.

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