Remparts de Vence dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine urbain Porte-de-ville Rempart

Remparts de Vence

  • Rue de l'Hôtel de ville
  • 06140 Vence
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Crédit photo : Jacques MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Porte du Signadour : inscription par arrêté du 4 octobre 1932 ; Portail Levis : inscription par arrêté du 12 décembre 1936

Origine et histoire des remparts

Les remparts de Vence, vraisemblablement édifiés au XIIIe siècle, forment une enceinte elliptique d'environ 600 mètres entourant le centre historique. Cinq portes donnaient accès à la cité et, le long de l'enceinte, des immeubles ont été accolés aux murs ; crénelages et éléments constructifs sont encore visibles sur plusieurs façades. La façade du château des Villeneuve est intégrée aux remparts ; ce château, réputé du XVIIe siècle, semble résulter du réaménagement d'un logis médiéval adossé à la tour du Peyra et abrite aujourd'hui le musée de Vence. Les passages des Lombards en 578 puis des Sarrasins aux IXe et Xe siècles entraînèrent des destructions ; les Sarrasins furent battus à Tourtour en 973 par le comte de Provence Guillaume Ier et le comte de Turin Ardouin, suivie d’une redistribution des seigneuries. Les rivalités maritimes et territoriales impliquant Gênes, Nice et les puissances provençales au début du XIIIe siècle conduisirent aux opérations militaires et aux arrangements politiques qui placèrent Romée de Villeneuve en position de recevoir la cité de Vence par donation datée du 7 février 1230. La famille de Villeneuve demeure seigneur de Vence tandis que certains droits sont partagés avec les évêques.

La cité médiévale s’organisait dans une enceinte grossièrement rectangulaire aux angles arrondis, d’environ 200 mètres sur 150 mètres, contenant la cathédrale et le château près de la porte du Peyra. Les sources anciennes sont rares et leur interprétation varie : des auteurs anciens évoquent des vestiges antiques, des historiens modernes doutent d’une origine romaine complète et situent la plupart des aménagements visibles entre la fin du XIIe siècle et la fin du XIIIe siècle. Une analyse architecturale détaillée réalisée en 2012 par Jean‑Claude Poteur conclut que l’enceinte a été élevée entre 1230 et 1245 sous l’autorité de Romée de Villeneuve, ce que renforcent des analogies avec le parement du château de Villeneuve‑Loubet.

La propriété des murailles fut longuement discutée : une déclaration de 1333 attribua les tours et les remparts à la communauté de Vence, décision confirmée par la Cour royale en 1450 et entérinée par des lettres patentes en 1459 ; l’enceinte fit encore l’objet de litiges au XVIIIe siècle et, inscrite comme monument historique, elle appartient aujourd’hui à la commune. Sur le plan architectural, le parement nord est particulièrement bien conservé ; il présente un appareil de moellons équarris et un couronnement crénelé dont les embrasures mesurent environ 2 mètres de large tandis que les merlons, d’environ 2 mètres de large sur 1,2 mètre de haut, sont composés de pierres mieux équarries et chaînées. Des fentes de tir hautes d’environ 40 centimètres sont percées dans le crénelage à raison d’un merlon sur deux, et des trous de boulins apparaissent régulièrement cinq ou six assises sous l’appui des créneaux, suggérant la possibilité d’un hourdement ; à la base de l’élévation, d’autres fentes de tir ont des hauteurs comprises entre 1,2 et 1,7 mètre. Les façades visibles se situent notamment au nord‑ouest et au nord, le long de la rue du Docteur Binet et du boulevard Paul‑André.

La tour du Peyra, sans doute un donjon, s’élève sur quatre niveaux pour une hauteur d’environ 20 mètres ; son plan est carré, d’un peu moins de 4 mètres de côté. L’intérieur, entièrement enduit, empêche une observation fine, mais l’extérieur conserve des parements en bossages de grand appareil et des fentes de tir. Certains auteurs estiment que les étages étaient desservis non par un escalier à vis mais par un escalier rampant le long des côtés ; la base de la tour paraît contemporaine de l’enceinte et la tour servit de logis seigneurial avant l’aménagement du château.

Le château des Villeneuve est traditionnellement daté du XVIIe siècle, mais l’examen des parements et des murs intramuros montre qu’il s’est élaboré par remaniement d’un logis médiéval accolé au donjon du Peyra. La tour et le château, acquis par Émile Hugues, ont été légués à la ville et accueillent depuis la transformation de 1992 un centre d’art devenu en 2014 le Musée de Vence / Fondation Émile Hugues, consacré à l’art moderne et contemporain.

L’enceinte comportait cinq portes : la porte du Signadour dite porte de Saint‑Paul, le portail Lévis, la porte du Peyra, la porte d’Orient ou porte de Cagnes dite portail du Siège ouverte en 1787, et la porte du Faubourg ou porte Pontis, aujourd’hui porte Alsace‑Lorraine, ouverte en 1863. La carte de Cassini de 1778‑1779 montre trois voies quittant Vence depuis la porte du Peyra, la porte du Signadour et le portail Lévis ; un texte de 1392 relatif à la garde de la ville ne mentionne pour sa part que deux portes.

La porte du Signadour, également appelée porte de Saint‑Paul, voit plusieurs hypothèses expliquer son appellation ; elle et le portail Lévis sont attestés dès 1392 et sont, selon certains auteurs, les plus anciens accès conservés. La porte du Signadour présente une ouverture extérieure en ogive de style gothique tandis que son ouverture intérieure conserve des traits romans ; ses dimensions sont de 2,75 mètres de hauteur, 2 mètres de largeur et 2 mètres d’épaisseur. Des transformations successives apparaissent sur l’élévation ; une barbacane voisine aurait été démontée dès 1513, et le couronnement de la tour fut abattu le 14 novembre 1799. La porte du Signadour est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 4 octobre 1932.

Le portail Lévis était précédé d’une tour‑porte flanquante munie d’un pont‑levis ; on y voit encore des gonds et des mortaises pour une barre et la tour qui le flanquait fut détruite en 1819. Le portail Lévis est inscrit comme monument historique depuis le 12 décembre 1936.

La porte du Peyra est signalée dans des actes anciens et fait l’objet de mentions sporadiques : une source de 1762 évoque son ouverture en 1582, un point de repère y est signalé dès 1510 et des lettres patentes de 1441 semblent autoriser l’ouverture d’un portail à la tour ; elle fut remaniée en 1810.

La porte d’Orient résulte d’une ouverture pratiquée dans le rempart par l’évêque Gabriel François Moreau afin de rapprocher le chemin entre la cathédrale et le grand séminaire ; la fermeture puis la contestation de cette ouverture donnèrent lieu au « procès des Regales » dans les années 1760, avec des décisions contradictoires entre le Parlement d’Aix et le conseil royal, avant une résolution amiable et l’ouverture effective gravée en 1787.

La porte du Faubourg fut d’abord limitée à un passage piétonnier autorisé en 1810, utilisé jusqu’en 1858, puis aménagée pour le passage des véhicules après études conduites en 1858 et ouverte en 1863 ; elle porte aujourd’hui le nom de porte Alsace‑Lorraine.

Les remparts ont été l’objet d’entretiens et d’adaptations au fil des siècles : des autorisations d’ouvrir des fenêtres grillées furent accordées en 1333, un règlement détaillé pour la garde et la réparation des fortifications date de 1392, les fossés furent comblés au XVe siècle et des parties du couronnement crénelé subsistent, la section la mieux préservée étant le long du boulevard Paul‑André.

Liens externes