Remparts à Langres en Haute-Marne

Remparts

  • 52200 Langres
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Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Remparts (totalité) et zone de terrain qui les avoisine : classement par arrêté du 4 janvier 1932

Origine et histoire

L'enceinte de Langres rassemble les fortifications qui ont protégé la ville haute, ancien oppidum des Lingons, et qui ont été construites et modifiées sur près de deux mille ans. Le site, nommé Andemantun à l'époque des Lingons puis Andemantunnum par les Romains, est bâti sur un éperon barré entre la Marne et la Bonnelle, à environ 470 mètres d'altitude. La ville gallo-romaine était organisée autour du cardo maximus et du decumanus maximus, axes qui correspondent approximativement à certaines rues actuelles, et l'arc du Marché, daté d'environ 20 avant J.-C., a été intégré aux remparts. Aucune enceinte romaine n'a été retrouvée lors des fouilles, et c'est après les troubles du IIIe siècle que les survivants ont élevé une première clôture au nord de la ville. Ce mur antique, épais d'environ 3,35 m, comportait deux portes proches des rues Cardinal-Morlot et Moab, la seconde ayant été démolie en 1840, et l'arc de triomphe de Longe-Porte fut détruit vers 1860 lors de l'aménagement d'une nouvelle porte. Les remparts ont subi de multiples attaques au cours de l'Antiquité et du haut Moyen Âge, notamment celles attribuées aux Alamans, aux troupes d'Attila et aux Sarrasins, qui, selon une charte de 834, auraient incendié des titres de l'église de Langres. L'enceinte a ensuite été agrandie vers le sud pour inclure l'extension méridionale de la ville ; les sources donnent des datations différentes et les étapes de ces travaux restent partiellement incertaines. Gilon de Tournus fit restaurer les murs et obtint du roi, par une charte de 888, la jouissance des murs avec leurs abords, tandis que les Normands ravagèrent le diocèse à la fin du IXe siècle sans qu'il soit sûr qu'ils aient pris la ville. La seconde enceinte méridionale disposait de deux portes, appelées Chambeau et Lambert-Payen, et de poternes nommées d'Enfer et de Chalindrey ; ces aménagements sont encore repérables sur des plans anciens et par des vestiges visibles jusqu'au XIXe siècle. Le faubourg de Sous-Murs fut entouré de remparts en 1266 et une porte de ce rempart, dite porte de Dannayron, est mentionnée dans des documents. À l'intérieur de la ville, une enceinte canoniale protégeait la cathédrale, le palais épiscopal et l'hôpital Saint-Laurent, et s'appuyait sur les remparts urbains ; des aménagements successifs furent réalisés par des évêques, notamment la construction puis l'abaissement d'une tour du palais. Des édifices religieux et des prieurés occupaient les faubourgs sud, où l'on fit installer des murs et des ouvrages de défense complétant l'enceinte principale, et où des dispositifs comme l'espingole furent employés au XIVe siècle. Pour protéger les faubourgs Saint-Amatre et Saint-Martin, le rempart sud fut porté plus au sud et flanqué de tours carrées, dont la tour Calais et la tour Rouge, cette dernière portant une inscription mentionnant la construction de la muraille en 1347 et ayant connu des modifications en 1521 et 1843. Ces nouveaux remparts furent érigés aux frais des habitants ; en 1360 le Dauphin leur accorda des droits sur des terres en compensation de ces travaux et de la fonte de canons, privilège confirmé l'année suivante. L'apparition de l'artillerie au XVe siècle entraîna la construction d'ouvrages adaptés aux canons, comme la tour Saint-Ferjeux élevée sous Louis XI pour protéger l'accès sud de la ville. Au XVIe siècle, François Ier fit réaliser une barbacane devant la porte des Moulins et entreprit d'importants travaux d'artillerie, notamment la tour de Navarre commencée en 1512, une tour d'artillerie monumentale de près de 28 mètres de diamètre aux murs épais qui dut être rehaussée pour améliorer la portée des pièces. La construction de la tour de Navarre imposa la création de la tour d'Orval pour protéger la rampe d'accès aux pièces, et d'autres tours d'artillerie ou bastionnées furent ajoutées, comme la tour du Petit-Saut et la tour Piquante. Pendant les guerres de la Ligue le réseau défensif fut encore complété par des barbacanes et des ponts-levis, certains ayant été modifiés ou reconstruits à la fin du XVIe siècle. Une porte donnant sur le faubourg de Sous-Murs fut ornée en 1604 d'un bas-relief à la gloire d'Henri IV, disparu pendant la Révolution. Aux XVIIe et XVIIIe siècles divers projets et travaux d'embranchement des fortifications furent proposés et exécutés : Adam Bussey proposa une seconde enceinte, des corps de garde et des fossés furent aménagés sous Louis XIII, et un bastion royal avec demi-lunes fut construit au milieu du XVIIe siècle, complété par une porte extérieure en 1647. Sous Louis XIV on aménagea un chemin couvert et Vauban proposa en 1698 l'établissement d'un camp retranché au sud, proposition qui ne fut pas réalisée. Après 1814 la chute rapide de Langres face aux forces coalisées suscita de nouvelles études sur le renforcement des défenses ; la place fut classée en place forte de deuxième catégorie en 1821 et la tour de Navarre fut acquise par le Génie en 1817 puis transformée en poudrière en 1824. À partir de 1829 commencèrent des restaurations du front sud, et en 1832 la commune vendit les remparts et le chemin de ronde à l'État, qui acquit aussi les terrains nécessaires au glacis. Entre 1843 et 1859 l'ensemble de l'enceinte fit l'objet de travaux continus de réhabilitation et d'aménagement des fronts sud-est, est, nord et ouest, avec création d'un boulevard d'évitement et réaménagement de toutes les portes ; l'adoption de l'artillerie rayée à partir de 1858 imposa de nouvelles modifications. Après la guerre franco-allemande de 1870, la ceinture fortifiée de Langres fut réalisée à partir de 1873 sous l'autorité du général Séré de Rivières. Les remparts de Langres ont été classés au titre des monuments historiques le 4 janvier 1932.

Liens externes