Origine et histoire
Les remparts entourent la ville de Prats-de-Mollo-la-Preste, dans les Pyrénées-Orientales. Une première enceinte, mentionnée dès 1330, aurait été édifiée au XIVe siècle et a fait l'objet de travaux répétés entre 1345 et 1369, puis de réparations en 1389-1390. Partiellement détruite par un tremblement de terre en 1428, elle est relevée jusqu'en 1432. Après le traité des Pyrénées (1659), Prats-de-Mollo entre dans le royaume de France ; en 1670 l’enceinte est détruite par les habitants lors de l’insurrection des Angelets, en réaction à l’imposition de la gabelle. Pour contrôler la ville, Vauban fait édifier un fort autour de la tour de la Guardia, appelé fort Lagarde au XVIIIe siècle, au-dessus de la cité entre 1677 et 1682. En 1683 Louis XIV ordonne le rétablissement des remparts ; les travaux sont confiés à l’entrepreneur Joseph Daguson le 2 juillet 1683 et le toisé des ouvrages est dressé le 27 décembre 1683, laissant l’enceinte pourvue d’échauguettes dans l’état actuel. La ville est condamnée à payer le coût du rétablissement, soit 16 238 livres, une somme partiellement réglée après une taxe extraordinaire de 3 000 livres votée par les consuls en 1686. En 1688 une redoute appelée Tour carrée est construite entre la ville et le fort Lagarde. En 1691 la place est assiégée par les Espagnols venus du col d’Ares, sans succès; en 1692 le suivi des travaux est confié à l’ingénieur François Rousselot, mais la guerre entraîne l’arrêt des crédits et seul un tiers du projet du fort Lagarde est réalisé. La tour de la Guardia sert alors de magasin à poudre et elle est entourée d’un corps de caserne, d’une fausse braie, d’une citerne et d’une boulangerie. Une communication souterraine relie la Tour carrée au fort Lagarde depuis le XVIIIe siècle ; au XIXe siècle une liaison souterraine entre la ville et la Tour carrée est réalisée et de nouvelles défenses sont édifiées devant la porte d’Espagne. La ville est prise par les Espagnols le 6 juin 1793 pendant la guerre du Roussillon ; l’occupation dure jusqu’en 1794, quand les troupes françaises du général Dugommier repoussent les forces espagnoles. Le fort Lagarde est vendu par l’armée en 1920. Les remparts ont été classés au titre des monuments historiques le 13 mars 1930.
Les fortifications actuelles consistent en une muraille relativement mince, percée de meurtrières pour le fusil et flanquée d’échauguettes aux angles. Quatre portes donnent accès à la ville : la porte d’Espagne, qui ouvre sur le pont Sainte-Lucie, la porte du Verger à l’ouest, la porte de France à l’est et la porte du Cimetière au nord, laquelle aboutit à un chemin souterrain conduisant au fort Lagarde. Toutes ces portes étaient équipées d’un pont-levis et surmontées d’une échauguette à mâchicoulis.