Origine et histoire
Le château du Tiercent occupe un site ancien, où certaines sources évoquent la présence d’un possible castel romain. Sa position en hauteur, dominant la Minette et la route vers Saint-Brice-en-Coglès, étaye cette hypothèse sans toutefois la confirmer. On ne peut affirmer avec certitude l’existence d’un château primitif au XIIe siècle, bien que les seigneurs du Tiercent soient connus depuis 1155 et aient conservé la seigneurie jusqu’au début du XVIIe siècle. Au début du XVe siècle, l’ancien château fut reconstruit ; les ruines actuelles, notamment le donjon, sont les derniers vestiges de cette phase et la nouvelle construction fut ensuite désignée sous le nom de Vieilles Salles. P. Banéat signale qu’au XIXe siècle il existait encore, près du donjon, une porte en arc brisé au tympan orné de deux écussons ainsi qu’une fenêtre à meneau et traverse. Le cadastre de 1833 atteste la présence, aujourd’hui disparue, d’un long bâtiment perpendiculaire aux Vieilles Salles et au donjon. Le logis dit « chambre des Coëtlogon » est plus récent et probablement du XVIe siècle ; il a beaucoup été remanié au cours des deux derniers siècles, mais conserve une partie de fenêtre à meneau et un pan de mur en ruine avec une fenêtre à coussiège et une porte en anse de panier. Le bâtiment principal fut édifié après l’acquisition de la seigneurie par Gilles de Ruellan en 1602 ; fils de Jean III de Ruellan, il eut une carrière variée et, grâce à une importante fortune, fit ériger la seigneurie en baronnie en 1608 sous Henri IV et fit bâtir plusieurs châteaux dans la région. L’intérieur du logis principal a subi de larges modifications jusqu’à une période récente, mais il conserve des éléments décoratifs des XVIIe et XIXe siècles en bon état. Au nord du grand logis, la ferme semble avoir été construite au XVIIe siècle ; sa façade, typique de cette époque, a été modifiée au XIXe siècle. Les dernières constructions réalisées sur le domaine sont les écuries, dont la maçonnerie et la couverture indiquent une datation probable de la toute fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Le château est situé dans le bourg, à l’est du territoire communal, entouré d’une forêt ; l’église Saint‑Martin se trouve juste de l’autre côté de cette forêt. L’ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 15 décembre 1926.
