Ruines du château de la Roche-Montbourcher à Cuguen en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Ruines du château de la Roche-Montbourcher

  • Le Panquouet
  • 35270 Cuguen
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Ruines du château de la Roche-Montbourcher
Crédit photo : Pierre Lapointe - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle (?), XVe siècle (?)

Patrimoine classé

Ensemble du château (vestiges des deux tours, assiette de l'ensemble, levées de terre et douves) tel qu'il figure sur le plan annnexé à l'arrêté (cad. D 195, 196) : inscription par arrêté du 8 août 1995

Origine et histoire du Château de la Roche-Montbourcher

Le château de la Roche-Montbourcher, à Cuguen (Ille-et-Vilaine, Bretagne), est un ensemble fortifié en ruines, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 8 août 1995. Installé sur le rebord d'un plateau rocheux qui domine d'une vingtaine de mètres le ruisseau du Haut Montay, le site occupe un éperon barré artificiellement par des fossés au nord et est aujourd'hui recouvert d'une forêt. L'ensemble se compose de deux parties distinctes : à l'ouest, une plate-forme ou motte servant d'assise à deux tours de pierre datées des XIVe-XVe siècles ; à l'est, une enceinte quadrangulaire faisant office de basse-cour. La forteresse comprend un réduit défensif de plan trapézoïdal, verrouillé par un donjon au nord qui protégeait le logis seigneurial aujourd'hui disparu ; les arrachements de ce logis sont visibles sur la tour du Chesne. La basse-cour, à l'est, s'étend sur un vaste rectangle ceinturé de levées de terre et ponctué à chaque angle par des bases de tours circulaires. L'accès primitif, venant de l'ouest, contournait l'ensemble par le nord et franchissait les fossés de la basse-cour ; le visiteur empruntait ensuite un pont-levis sur le fossé sec séparant le bayle de la haute-cour, probablement entourée de murailles. Le donjon quadrangulaire, élément le mieux conservé et pièce maîtresse du dispositif défensif, est construit directement sur le roc et appareillé en granite extrait sur place, comme l'indiquent des excavations voisines. Il mesure 10,70 de côté et s'élevait vraisemblablement sur cinq niveaux en comptant le cul de basse fosse rempli des gravats du couronnement, le rez-de-chaussée percé de meurtrières et une terrasse sommitale hypothétique. Le logis primitif occupait les étages du premier au troisième, chacun éclairé par de petites fenêtres à banquettes, chauffé par une cheminée et pourvu de latrines en encorbellement sur les douves à l'ouest. L'absence d'escalier dans l'épaisseur des murs, larges de 2,80 mètres à la base, laisse penser que des escaliers de bois assuraient la communication entre les niveaux. Le seul accès au donjon se faisait par une porte percée au premier étage sur la face sud, équipée d'un pont-levis selon une disposition archaïque rappelant les ouvrages romans. Selon Christophe Amiot, dont l'analyse est à l'origine de ces interprétations, la modénature des baies et des cheminées correspond aux usages de la seconde moitié du XIVe siècle. Cette même étude attribue probablement la construction du donjon à Jean de Montbourcher, sénéchal du Limousin au service de Charles de Blois, qui possédait la Roche entre 1330 et 1370. Le logis disparu et la tour du Chesne sont peut‑être plus tardifs : Bertrand II de Montbourcher, chambellan du duc Jean V, aurait procédé à leur (re)construction et à une restauration au cours de la première moitié du XVe siècle, le château étant donné comme ruiné en 1429. Classée comme forteresse de second rang, la Roche faisait partie de la ligne de défense des marches orientales de Bretagne, entre Dol et Saint-Aubin-du-Cormier. Lors des guerres de la Ligue, le château, tenu par les ligueurs, fut assiégé par Saint-Luc en 1590, pris et pillé ; une ordonnance de 1595 ordonna son démantèlement et il fut ensuite abandonné. Le site présente un intérêt majeur pour le pays et mériterait une mise en valeur.

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