Ruines du château de Pymont à Villeneuve-sous-Pymont dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Ruines du château de Pymont

  • Pymont
  • 39570 Villeneuve-sous-Pymont
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

1ère moitié XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château (cad. B 267) : inscription par arrêté du 28 décembre 1994

Origine et histoire du Château de Pymont

Le château de Pymont est un château médiéval situé sur la commune de Villeneuve-sous-Pymont, dans le Jura, à deux ou trois kilomètres au nord de Lons-le-Saunier ; il n'en subsiste que des ruines peu visibles et inaccessibles au public. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1994.

Construit au milieu du XIIIe siècle par la famille de Vienne, le château est mentionné pour la première fois en 1237, une autre mention étant parfois donnée en 1256. Implanté sur une butte en avant du premier plateau jurassien, il occupe une superficie de 5 000 m2 dont 2 800 protégés par un rempart, et domine la cuvette de Lons-le-Saunier d'environ une centaine de mètres aux côtés des châteaux de Montmorot et de Montaigu. La construction mobilisa une importante main-d'œuvre locale et entraîna des dépenses considérables, ce qui explique l'accord conclu entre les Vienne et les Chalon en octobre 1253 pour s'interdire la construction de nouveaux châteaux dans le val de Lons.

Au XIVe siècle, diverses péripéties touchèrent Pymont : la peste en 1349, des excommunications visant Philippe de Vienne pour fausse-monnaie en 1340 (et une seconde en 1363), et la prise du château en 1361 par une compagnie menée par Jacques Huet, qui captura et rançonna plusieurs membres de l'aristocratie avant que le site ne soit repris. Un accord conclu en 1364 entre Pymont, Montaigu et la ville de Lons-le-Saunier prévoit l'usage de cornes d'appel pour demander secours en cas de danger. Gouverné par les Vienne jusqu'en novembre 1369, le château passa ensuite, par cession ou transmission, entre plusieurs familles : les Chalon-Arlay, le bâtard de Chalon, Jacques de Vienne, les Saubief, les du Pin, les Guérche de Chenèvre, puis par successions et ventes aux Sappel, Reydet, Jacquemet et enfin aux Oudet, Jacques-Joseph Jacquemet étant le dernier sire de Pymont avant de léguer le domaine à son neveu Claude-Joseph-Henri Oudet.

Au plan défensif, le château présentait au sud une enceinte grossièrement rectangulaire abritant la basse-cour, destinée à la garnison et à la population réfugiée, flanquée d'une tour circulaire et protégée par un fossé sec dit « fossé à dos-d'âne ». Au nord se dressait le donjon, protégé par une seconde enceinte ou chemise, fermée par un pont-levis et desservie par une poterne à deux arbalètes ; une citerne de 24 m3, située au pied du donjon, assurait l'approvisionnement en eau. L'enceinte épouse l'escarpement rocheux et le donjon occupe le point le plus élevé, bâti sur le rocher pour en garantir la solidité ; la chemise et le mur d'enceinte ont parfois été établis par de simples reprises de niveau, une pratique rendue possible par l'imposant rocher qui empêchait le travail de sape.

Les aménagements incluaient des sols de certaines salles pavés de carreaux de terre cuite, vernissés ou non, posés sur des couches alternées de terre, sable ou chaux ; les carreaux non vernis étaient alignés parallèlement aux murs, tandis que les éléments des pavements décorés étaient disposés en diagonale et que les carreaux à décor végétal étaient regroupés par quatre pour former des rosaces bicolores. La toiture du donjon fut d'abord en bois, puis en tuiles, l'usage de tuiles vernissées remontant au deuxième quart du XIVe siècle.

La vie quotidienne associe activités artisanales et économique militaire : l'atelier de métallurgie situé à l'ouest du donjon travaillait le fer, le cuivre et le plomb et fournissait outillages et réparations, tandis qu'un travail de tabletterie, souvent réalisé en bois de cerf, perdura au XIVe siècle et donna lieu à la fabrication d'objets utilitaires et de pièces de jeu. Un bronzier recyclait les alliages cuivreux, ce qui a conduit à s'interroger sur d'éventuelles falsifications monétaires en lien avec les excommunications mentionnées.

La garde du château était permanente, de jour comme de nuit, et les cornes servaient à donner l'alarme et à communiquer entre les châteaux du bassin lédonien et du Revermont. L'approvisionnement alimentaire reposait peu sur la chasse — évaluée à environ 5 % de la nourriture — malgré l'usage de billes en terre glaçurée ou en plomb pour traquer cerf, chevreuil et sanglier ; la pêche (carpes, perches et autres poissons) et l'élevage de bétail fournissaient l'essentiel des ressources, avec bœuf, porc, porcelets, agneaux, ainsi que volailles comme le coq, l'oie et même le paon. Les vestiges céramiques, vitreries et ossements permettent de reconstituer ces pratiques alimentaires, et l'on note aussi la chasse aux nuisibles et l'existence d'une activité viticole aux abords du château.

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