Ruines du château de Spesbourg à Andlau dans le Bas-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Ruines du château de Spesbourg

  • Route du Hohwald
  • 67140 Andlau
Château de Spesbourg
Ruines du château de Spesbourg
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Ruines du château de Spesbourg
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Ruines du château de Spesbourg
Ruines du château de Spesbourg
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Ruines du château de Spesbourg
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Ruines du château de Spesbourg
Crédit photo : Pethrus - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château de Spesbourg (ruines) (cad. 27 14) : classement par arrêté du 18 décembre 1967

Origine et histoire du Château de Spesbourg

Le château du Spesbourg est un château fort en ruines situé dans la commune d'Andlau, dans le Bas‑Rhin ; il est classé au titre des monuments historiques depuis décembre 1967. Le nom Spesbourg est la francisation de l’allemand Spesburg, lui‑même issu du moyen haut allemand Spehtzberg/Spechtsberg, qui signifie « montagne des pics » et désigne la montagne où il se trouve. Implanté à l’extrémité d’une crête prolongeant la montagne du Rothmannsberg selon un axe nord‑sud, le site s’élève à 460 m d’altitude et domine la vallée de l’Andlau, vers laquelle la pente est particulièrement raide. Le château est ainsi difficilement accessible sur trois côtés, mais il se trouve en contrebas du sommet, vers lequel la pente monte doucement sur plusieurs centaines de mètres, ce point constituant une faiblesse du système défensif et la direction d’approche la plus vraisemblable d’une attaque.

Aucun document n’évoque formellement le Spesbourg avant 1310, mais les comparaisons avec d’autres châteaux voisins conduisent généralement à le dater de la seconde moitié du XIIIe siècle. L’hypothèse la plus courante attribue sa construction à Alexander de Dicka, frère de l’évêque de Strasbourg Heinrich de Dicka, qui lui confia le titre d’avoué de l’abbaye d’Andlau en 1247, titre qu’Alexander avait usurpé l’année précédente au détriment du domaine impérial. Dès sa construction ou peu après, la propriété fut partagée avec les Werd, landgraves de Basse‑Alsace, sous la forme d’un fief oblat, les Werd remettant immédiatement en fief à Alexander la partie qu’ils lui avaient donnée ; cette opération est présentée comme une manoeuvre destinée à consolider la situation du château sur une terre relevant du domaine impérial.

La moitié appartenant aux Dicke resta dans la famille jusqu’à son extinction liée à la mort de Walter de Dicke à la bataille de Sempach en 1386, après que celui‑ci l’eut remise en fief à Walter et Peter d’Andlau en 1383. Les Andlau détenaient déjà l’autre moitié depuis 1352, remise en fief par les landgraves à la demande de Walter de Dicke ; à la mort de ce dernier, sa part revint aux Andlau, qui détenaient l’autre en fief de l’évêque de Strasbourg, devenu landgrave de Basse‑Alsace en 1359.

La situation du château au cours des siècles suivants reste mal documentée : certains textes rapportent sa prise d’assaut le 29 mars 1432 par Étienne de Bavière, sans préciser le contexte ni l’issue du conflit, et sa capture a probablement été facilitée par l’absence de réserves. Le Spesbourg semble toutefois être rapidement revenu aux Andlau, qui y sont mentionnés comme propriétaires en 1439. Au XVIe siècle, il servit de demeure à l’écoutète d’Andlau et fut habité au moins jusqu’en 1550, date figurant sur une plaque de cheminée ; il aurait ensuite été incendié peu après le milieu du siècle par les bourgeois de Barr, en représailles d’un viol commis en cette ville par un habitant du château, et pourrait avoir été abandonné à la suite de cet incendie, un document de 1689 le décrivant alors en ruine.

Utilisé comme carrière par les habitants entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, le château fut vendu en 1830 par la famille d’Andlau au baron Hallez, dont les descendants le léguaient à la commune d’Andlau en 1904. Des fouilles archéologiques menées lors de l’opération Taupe entre 1962 et 1965 ont précédé son classement comme monument historique le 18 décembre 1967. La création en 1985 de l’Association pour la restauration du château du Spesbourg a relancé des travaux de consolidation, conduits notamment entre 1986 et 1993 puis entre 1999 et 2001.

Le Spesbourg est précédé par un fossé taillé dans la roche qui isole le château du reste de la crête ; installé sur une excroissance rocheuse, le haut‑château, bien conservé et aisément reconnaissable, borde la moitié occidentale du fossé. Il comprend notamment un donjon associé à un mur‑bouclier de 2,20 m d’épaisseur, implanté dans l’angle nord‑ouest, ainsi qu’un logis seigneurial. Au niveau inférieur de la tour maîtresse se trouve une geôle pourvue de latrines et éclairée par une unique fente placée en hauteur.

La basse‑cour ferme la moitié orientale du fossé et s’étend au pied du haut‑château vers le sud et l’ouest ; elle comportait plusieurs bâtiments adossés à la courtine et au rocher, dont le mauvais état de conservation empêche aujourd’hui l’identification précise des fonctions. L’accès se faisait au sud‑est par une rampe donnant sur une barbacane qui ouvrait sur la basse‑cour au nord ; une autre porte, à l’extrémité occidentale du mur nord de la basse‑cour, pourrait être une poterne ou l’emplacement primitif de l’entrée. Le château est presque entièrement construit en granite, à l’exception du remplage des fenêtres du haut‑château, en grès rose ou gris clair.

La bibliographie comprend notamment des travaux de Georges Bischoff et Jean‑Michel Rudrauf (2019), plusieurs études de Charles‑Laurent Salch (1977, 1979, 1991, 2010, 2011), l’ouvrage collectif de Dominique Toursel‑Harster et al. (1995) et des ressources en ligne comme chateauxalsaciens.free.fr, la base Mérimée et Wikimedia Commons.

Liens externes