Origine et histoire
Les ruines du château dit de Terride se dressent sur une colline au nord de Mirepoix (Ariège), à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau de la ville, au-delà de l'Hers-vif et de la RD 119, à l'est du hameau de Bartas; le sommet s'élève à 356 m et le site est une propriété privée. Le château a pris le nom de Terride après le mariage en 1563 de Jean VI de Lévis, seigneur de Mirepoix, avec Catherine Ursule de Lomagne, qui apporta en dot la baronnie de Terride. En 1593, Antoine Guillaume de Lévis reçut de sa mère la baronnie à la condition d'en prendre le nom et les armes, mais cette donation fut annulée lorsque, par succession, il devint seigneur de Mirepoix. Catherine Ursule de Lomagne donna alors la baronnie à un cadet, Jean de Lévis, seigneur de Roquefort, appelé comte de Terride; il mourut au château de Mirepoix en 1664.
Le site castral est aménagé dès le XIe siècle avec un village et une maison forte, et la première mention de Mirepoix figure dans une charte de 1061. Des cartulaires et chartes anciennes attestent des hommages rendus par des membres de la famille de Bellissen et d'autres seigneurs aux vicomtes de Carcassonne et aux comtes de Foix entre les XIe et XIIe siècles. Ainsi, un Arnaud Bellissen prête serment de fidélité en 1084 pour le château de Mirepoix à Ermengarde de Carcassonne et à son fils Bernard Aton IV Trencavel, et d'autres hommages sont mentionnés en 1095, 1110, 1125, 1152 et 1159. En 1207, trente-cinq coseigneurs accordent une charte de coutumes aux habitants, ratifiée par le comte de Foix. La seigneurie de Mirepoix est donnée à Gui de Lévis par le traité de Paris de 1229; il prit le nom de Gui Ier de Lévis Mirepoix et reçut le titre héréditaire de maréchal de la foi ainsi que le fief de Lagarde. Un second château, construit à la fin du XIIIe siècle, a laissé une tour rectangulaire et des vestiges d'enceinte. Les seigneurs de Mirepoix habitent toutefois le château de Lagarde à partir du XIVe siècle, et Jean de Lévis Lomagne, baron de Terride, fut le dernier membre de la famille à résider au château ; il mourut en 1664. Le bâtiment à fronton triangulaire a été modifié au XVIIe siècle. Au début du XXe siècle, Pierre Dominique Clément Moras, conseiller à la cour de cassation, fit abattre les restes de la première fortification, ouvrir de nouvelles fenêtres et remplacer une poterne par un grand portail.
Les ruines du premier château sont classées à l'inventaire des monuments historiques par la liste de 1875. Le site est également classé par arrêté du 23 août 1943; la protection porte sur les ruines, le bosquet, la terrasse et leurs abords, comprenant les parcelles cadastrales n°1844 à 1861, 1862P et 1863, section B. L'accès au château s'effectue par un pont à trois arches datant de 1662 qui enjambe le fossé.
Depuis 1996, le propriétaire Raymond Roger a entrepris des travaux de restauration et a reçu en 2009 le prix Restauration exemplaire de l'association Vieilles Maisons Françaises pour la remise en état de deux cheminées du XVe siècle situées dans la tour carrée. En août 2021, le château a accueilli le premier festival Castel Artès, pluridisciplinaire et annuel, qui a réuni des artistes tels qu'Edwin Crossley-Mercer, Julie Fuchs, Marie-Armelle Deguy, Michelle Bradley, Marina Viotti, Gabriel Bianco, Adam Laloum et Silvère Jarrosson; Vincent Chaillet, devenu propriétaire en 2020, a également participé. Le Pays d'art et d'histoire des Pyrénées cathares a mis en valeur la dimension patrimoniale du lieu, notamment lors des Journées du patrimoine. En 2022, le château a été sélectionné par la Fondation du patrimoine parmi les sites prioritaires de la « mission Stéphane Bern », et un important projet de valorisation est envisagé.
Les principales études et sources cités incluent les travaux de François Davis, Félix Pasquier, Robert Roger, Mélanie Gimenez (mémoire, 2018) et Frédéric Soulié, ainsi que les notices Mérimée et l'Inventaire Occitanie.