Ruines du château fort en Haute-Loire

Ruines du château fort

  • 43000 Polignac
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Ruines du château fort
Crédit photo : Wikijoe - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château (ruines) : classement par liste de 1840

Origine et histoire

Le château de Polignac est une forteresse située sur la commune de Polignac, près du Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Il occupe une butte basaltique, vestige d'une ancienne coulée volcanique ; le plateau sommitale, quasiment plat, mesure environ 120 mètres sur 90 et s'allonge selon un axe nord-ouest/sud-est à 806 mètres d'altitude. La butte domine la vallée de Polignac et le bassin du Puy par des falaises abruptes hautes d'environ 100 mètres, sauf au nord où une triple ligne de remparts a été aménagée. Selon l'archéologue Laurent d'Agostino, la position entre Anicium (Le Puy) et Ruessium (Saint-Paulien) suggère une occupation antique.

La première mention du castrum appelé Podianacus remonte à environ 929-935 ; les vicomtes de Polignac sont cités dès la fin du IXe siècle. Les vicomtes, propriétaires depuis au moins le XIe siècle, firent de la forteresse leur résidence ordinaire jusqu'au début du XVIIe siècle. Le château, placé sur les routes à l'ouest et au nord du Puy, pouvait abriter 800 soldats en plus de la famille et de ses domestiques, ce qui en fit un centre de pouvoir local. Alliés des rois de France mais souvent indépendants, les seigneurs de Polignac se rebellèrent à plusieurs reprises contre l'autorité royale.

La chapelle seigneuriale Saint-Andéol, attestée dès 1075 à l'intérieur de l'enceinte, fut rattachée au prieuré de Pébrac, fondé vers 1062 ; l'église Saint-Martin fut, selon les sources, liée au prieuré Saint-Andéol au XIIe siècle et les deux biens demeurèrent sous la dépendance du prieuré de Pébrac jusqu'à la Révolution. Le logis seigneurial fut probablement reconstruit en pierre au XIIe siècle, puis restauré et agrandi à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. Le donjon, appelé la « grosse tour » dans les textes anciens, porte une inscription latine qui attribue sa construction à Randon Armand X, vicomte de 1385 à 1421 ; son voûtement fut réparé en 1565-1566 par Philiberte de Clermont, qui l'enveloppa d'un glacis.

Le 17 juillet 1532, François Ier visita la forteresse : le roi et les princes furent logés dans les bâtiments en dur, tandis que des courtisans occupèrent un grand corps de logis en charpente élevé pour l'occasion ; le souverain attribua alors aux Polignac le surnom de « rois des montagnes ». Durant les guerres de Religion, la famille de Polignac soutint la cause royale et fit du château un bastion royaliste face au Puy ligueur. Une chapelle voûtée et peinte fut édifiée dans l'enceinte au XVIIe siècle. Abandonnée par les vicomtes au cours du XVIIe siècle au profit du Château de Lavoûte-Polignac, la forteresse était déjà en ruines à la Révolution ; émigrée, la famille vit ses biens vendus comme biens nationaux et la forteresse servit de carrière de pierres.

À son retour d'émigration en 1830, le deuxième duc de Polignac racheta les ruines et la famille fit restaurer une partie des fortifications au XIXe siècle ; Prosper Mérimée classa le site en 1840. Le couronnement du donjon (voûte et mâchicoulis) fut rétabli entre 1893 et 1897 d'après des gravures anciennes, et des travaux de restauration se poursuivent aujourd'hui sous l'égide de la Fondation Forteresse de Polignac.

La plateforme sommitale est aujourd'hui ceinturée d'une enceinte crénelée, ponctuée de tours et de courtines sur près de 806 mètres. L'accès unique monte en spirale depuis l'est et était défendu par six portes ; la quatrième porte, bien conservée et pourvue des rainures de la herse primitive, remonte au XIIIe siècle. Hors de la muraille d'enceinte et de la grosse tour carrée, les bâtiments du seigneur, de la vicomté et de la maison des archives sont en ruine, mais l'emplacement d'un corps de garde et d'un moulin à vent est encore lisible.

Le donjon est un édifice rectangulaire de 16 par 13 mètres, haut de 32 mètres, surmonté d'une tourelle abritant un escalier à vis de 144 marches ; sa base est protégée sur les quatre faces par un glacis. La porte d'entrée, basse et étroite, couverte d'un arc brisé, s'ouvre à l'est au rez-de-chaussée et s'atteignait par un passage étroit aménagé le long du rempart. L'entrée donne sur une salle basse couverte d'une voûte en berceau restituée d'après les éléments subsistants ; elle conserve le masque sculpté dit « masque d'Apollon », probablement un masque de fontaine. La partie supérieure du donjon était divisée en trois étages par des planchers aujourd'hui disparus ; chaque niveau était éclairé par des fenêtres de dimensions variables et équipé d'une cheminée en pierre.

Au XIXe siècle, Auguste Aymard procéda à la fouille du puits surnommé « l'abîme », dont la profondeur atteignit 83,50 mètres. Lors d'une campagne conduite par l'association « Études et chantiers », des fouilles dans le logis médiéval ont livré des pièces d'un jeu d'échecs en ivoire, une arquebuse et des éléments de ceinture ornés de cuivre. Depuis 2012, la mise en valeur et la gestion du site sont assurées par l'association Forteresse Polignac Patrimoine.

Liens externes