Ruines du château à Montoire-sur-le-Loir dans le Loir-et-Cher

Ruines du château

  • 41800 Montoire-sur-le-Loir
Ruines du château
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Crédit photo : Chatmouettes - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château (ruines) : classement par liste de 1862

Origine et histoire

Le château de Montoire, aujourd’hui en ruines, s’élève sur la commune de Montoire‑sur‑le‑Loir, en Loir‑et‑Cher, région Centre‑Val de Loire ; ses vestiges sont classés au titre des monuments historiques. Implanté sur le rebord d’une colline, là où celle‑ci s’ouvre sur un vallon sec en rive gauche du Loir, il contrôlait le pont, le bourg et la voie de passage. Le site paraît avoir été occupé dès les IXe‑Xe siècles par un petit ouvrage fortifié destiné à prévenir les attaques vikings. La première mention du château remonte au début du XIe siècle, époque où il dépendait du comté de Vendôme ; Nihard est le premier seigneur connu en 1033. À partir de 1071, Hamelain de Langeais entreprit la construction du premier donjon en pierre, daté par dendrochronologie autour de 1080. Le donjon fut remanié au XIIe siècle, notamment par l’abaissement d’1,70 m du plancher de la salle seigneuriale et la modification des ouvertures. À la fin du XIIe siècle, la forteresse fut prise à deux reprises, par Richard Cœur de Lion puis par le roi Philippe Auguste, qui s’en servit en 1188 comme base d’opération contre le château de Trôo. Par alliance, les seigneurs de Montoire s’unirent aux comtes de Vendôme ; Jean IV de Vendôme accéda au comté en 1217, scellant l’influence des Montoire‑Vendôme. Pour protéger le donjon du côté du plateau, une chemise comportant un angle saillant et une tourelle semi‑circulaire fut alors édifiée. Sous la comtesse Alix de Bretagne, qui reçut le château en douaire, de nombreux travaux eurent lieu aux XIIIe et XIVe siècles : adjonction de deux tours polygonales peut‑être d’inspiration bretonne, construction d’une tour semi‑circulaire ouverte à la gorge, et édification d’un logis pourvu au rez‑de‑chaussée de deux pièces avec cheminée et, à l’étage, d’une grande salle dotée d’une cheminée monumentale ; ce logis pourrait remonter à la première moitié du XIVe siècle. Une cuisine‑boulangerie fut également installée, probablement au milieu du XIVe siècle, dans l’ancien fossé d’une des cours. Alix de Bretagne décéda au château en 1377. Après la mort de Bouchard VII et de sa fille Jeanne, le comté passa aux Bourbon‑Vendôme par Catherine de Vendôme, épouse de Jean Ier de Bourbon‑La Marche. Au XVe siècle, Louis Ier de Bourbon‑Vendôme fit moderniser la courtine sud et la tour sud‑ouest : une longue courtine en escalier suivant la pente de l’éperon et une tour desservie par un large escalier d’apparat composent un ensemble dont le raffinement évoque des aménagements de prestige et de plaisance, inspirés des grandes constructions princières. Le roi Charles VII séjourna au château lors de sa présence au voisinage pendant le siège du Mans en 1448. Aux XVIe et XVIIe siècles, les titulaires du comté vinrent de plus en plus rarement ; Montoire fut davantage considéré comme une source de revenus que comme une résidence. Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret y séjournèrent environ trois mois en septembre 1549 ; le 3 mars 1551, Henri II, Catherine de Médicis et Marguerite de France y couchèrent probablement. En 1589, Henri de Bourbon, devenu Henri IV, reprit la place et confia la ville et le château à Gilles de Chambray, avant que les ligueurs ne reprennent momentanément Montoire en 1590. En 1593, Henri IV fit vendre les jardins seigneuriaux et fit raboter la partie sommitale du donjon d’environ 12 à 15 pieds. Après ces démantellements, le château tomba au XVIIe‑XVIIIe siècles dans l’oubli et servit principalement de carrière de pierre. Un regain d’intérêt survint au XIXe siècle avec l’engouement pour les ruines romantiques : dessins publiés dès 1818 attestent cet attrait. La commune acquit les ruines en octobre 1847 sur une parcelle de 50 ares pour 2 000 francs or, afin d’en assurer la conservation, achat salué par des érudits locaux et accompagné d’un premier plan établi par Gervais Launay. Malgré cette attention, la connaissance historique et architecturale resta longtemps incomplète ; le site fut toutefois classé parmi les monuments historiques dès 1862. Au XXe siècle, des études plus détaillées, notamment sur le donjon, contribuèrent à restaurer l’intérêt scientifique pour le monument. Le château se compose d’un donjon rectangulaire à contreforts plats, élevé au point le plus haut, puis englobé côté plateau par une enceinte polygonale flanquée de tours ; l’ensemble est séparé du plateau par un long fossé, vestige de son organisation défensive.

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