Période
XIIe siècle, XIVe siècle
Patrimoine classé
Château (ruines) : classement par liste de 1840 ; Les vestiges de l'ancienne tour-maîtresse, les courtines sud et ouest, la tour Saint-Lubin, les talus et fossés au sud et au nord notamment la Montagne, la capitainerie, la poudrière et les sols et tréfonds associés, les murs de la rampe et les parcelles de sols correspondant aux vestiges. Le tout figurant sur les parcelles 123, 125 à 128, 137, 139 à 141, 156, 377, 378, 443, 491, 537 et 556 figurant au cadastre section AZ et sur le domaine public non cadastré pour la rampe et ses murs : inscription par arrêté du 29 avril 2021:
Origine et histoire
Le château de Vendôme s'élève sur une puissante colline dominant le Loir et la ville, position qui lui permettait autrefois de contrôler la grande voie de Chartres à Tours. La présence d'un lieu fortifié à Vendôme est attestée dès le traité d'Andelot (587). Les premières fortifications maçonnées connues sur le site datent du XIe siècle ; l'enceinte nord actuelle comporte des éléments des XIIe et XIVe siècles, avec quatre tours et une courtine. La tour de l'Éperon a servi d'escalier et la tour de Poitiers, tour maîtresse renforcée au XIVe siècle, domine encore les vestiges. Les XIIIe et XIVe siècles ont vu la construction d'une vaste enceinte qui couronne la colline, tandis que la partie sud paraît appartenir au XVe siècle ou au début du XVIe siècle. Le château a connu des apports civils à la fin du XIVe et au XVe siècle sous la branche des Bourbon-Vendôme : trois tours-pavillons et des corps de logis furent édifiés sur le front nord, puis un nouveau logis quadrangulaire et une tour d'escalier furent ajoutés à l'est. La collégiale Saint-Georges, fondée au XIe siècle et liée à la nécropole des comtes et ducs de Vendôme, a accueilli jusqu'à la Révolution plusieurs tombeaux de la maison de Bourbon-Vendôme. Le château a été le théâtre de conflits médiévaux, notamment lors des luttes entre les comtes de Vendôme, l'Anjou et la couronne ; en 1170 une entrevue entre Louis VII et Henri Plantagenêt s'y tint, et en 1188 la ville fut livrée à Philippe Auguste sans que le château ne tombe. En 1589, Henri de Navarre, futur Henri IV, investit la ville et le château après des négociations et un siège mené depuis le plateau sud : une brèche fut percée dans deux tours, la garnison se débandant rapidement, et la ville fut pillée malgré la volonté du roi de préserver les églises. Au début du XVIIe siècle, le duc César de Vendôme entreprit d'importants travaux de modernisation : il aménagea une grande rampe d'accès ponctuée de portes monumentales, fit percer une porte de la Beauce sur le front sud, releva un nouveau logis à l'ouest et déplaça la paroisse Saint-Lubin hors de la cour. À partir du XVIIe siècle le château fut progressivement délaissé par ses titulaires, puis mis en vente à la Révolution et éclaté en lots ; la démolition et le démontage pierre à pierre suivirent, certains acheteurs vendant matériaux et ferrures. Au début du XIXe siècle divers acquéreurs cherchèrent à préserver ce qui restait des fortifications ; le comte de Beaumont racheta et offrit à la ville les tours et murailles encore debout des fronts sud-est et sud. Le site fut classé parmi les Monuments historiques dès 1840. Au XXe siècle la tour de Poitiers fit l'objet d'aménagements pour un accueil public, puis au début du XXIe siècle un effondrement en 2001 révéla la fragilité des vestiges. La commune lança en 2019 un projet de réhabilitation confié à un architecte en chef des monuments historiques, les travaux bénéficiant d'aides de la DRAC et s'achevant en novembre 2024. Sur le plan architectural, le château conserve des fragments de l'enceinte médiévale avec des tours du XIIIe siècle, un profond fossé en demi-lune côté plateau et la base des vastes logis du front nord. La collégiale Saint-Georges, dont le plan est matérialisé aujourd'hui par des haies d'ifs, a été fortement endommagée par des assauts et par le démantèlement révolutionnaire. La capitainerie occupe la pointe nord-ouest sur l'emplacement du donjon primitif, dont il subsiste de faibles vestiges, et la rue Ferme, en contrebas, correspond à l'ancienne basse-cour avec des maisons d'anciens chanoines. Des souterrains attribués probablement au XVe siècle existent sous le site, et la ville s'est développée au pied du promontoire autour de l'abbaye de la Trinité. Outre le classement de 1840, plusieurs éléments ont été inscrits par arrêté du 29 avril 2021, notamment la capitainerie, les courtines sud et ouest, la tour Saint-Lubin, les talus et fossés, la poudrière avec ses sols et tréfonds, ainsi que les murs de la rampe et les parcelles correspondant aux vestiges.