Origine et histoire de la Sépulture de Georges Clemenceau
Les tombes de Georges Clemenceau et de son père Paul‑Benjamin sont situées au lieu‑dit Le Colombier, à Mouchamps (Vendée), sur un escarpement rocheux à mi‑pente d’un coteau dominant la vallée du Lay. Elles sont isolées du cimetière communal et installées au pied d’un cèdre de l’Atlas planté en 1848 par Paul‑Benjamin Clemenceau. Conformément à la volonté de Georges Clemenceau, les sépultures sont très simples : aucune dalle ni inscription, et chacune est entourée d’une grille basse en fer forgé. En surplomb, une stèle en bas‑relief représente Minerve victorieuse veillant sur la Paix ; elle est l’œuvre du sculpteur François Sicard. Une légende veut qu’il ait été enterré debout, mais le cercueil de Georges Clemenceau fut en réalité légèrement incliné en raison d’un rocher ou d’importantes racines du cèdre qui empêchaient de le poser à plat. Le terrain avait été donné à la commune de Mouchamps en 1922 et, lors de cette donation comme dans son testament de 1929, Clemenceau exigea la plus grande simplicité autour de sa tombe : « autour de ma fosse, rien qu’une grille sans nom, comme pour mon père », avec l’interdiction d’élever tout monument. Il fut en outre prévu que le site reste à l’état de pâture et de bois, qu’un entretien minimal empêche l’envahissement par les ronces et assure la praticabilité du sentier d’accès, que les arbres morts soient remplacés et que les barrières existantes soient maintenues. Georges Clemenceau est décédé le 24 novembre 1929 et a été inhumé à Mouchamps, aux côtés de son père. La simplicité des sépultures correspond donc strictement à ses directives testamentaires. Les deux tombes, la stèle et l’allée d’accès ont été inscrites au titre des Monuments historiques en juillet 1998. Au fil du temps, plusieurs personnalités se sont rendues sur place, parmi lesquelles le maréchal Erwin Rommel, Charles de Gaulle, Vincent Auriol, Édouard Herriot, François Mitterrand, Manuel Valls et Emmanuel Macron. Le site a parfois été l’objet d’incidents contemporains : la veille de la visite du Premier ministre Manuel Valls, en novembre 2013, la stèle et ses abords furent tagués.
