Patrimoine classé
Château : façades (à l'exception des éléments adventices) , tourelles, toitures, grand escalier à balustres ; à l'intérieur, tous les vestiges conservés antérieurs au XIXe siècle, visibles ou non, y compris la cuisine voûtée au rez-de-chaussée, à l'intersection des ailes nord et ouest ; dans l'aile sud : escalier en vis, plafonds lambrissés, salles dites des Veuves et des Chevaliers, cheminée style Louis XIV. . . Maison d'habitation : façades et toitures. Moulin castral : façades, toitures, dispositif des roues à aubes dans le canal. Grange dîmière : façades et toitures (cad. 5 24 à 26, 28 à 30, 31a, 31b, 32 à 37, 38a, 38b, 39, 40, 42, 43) : inscription par arrêté du 4 mai 1990
Personnages clés
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| Frédéric II de Sarrewerden |
Comte ayant édifié le château entre 1328 et 1334. |
| Mathieu Steyss de Gornitz |
Écuyer ayant restauré le château entre 1573 et 1577. |
| Ludwig Crato |
Comte dont la veuve entreprit des travaux au château. |
| Sophie |
Veuve du comte Wilhelm Heinrich, ayant réalisé des travaux au château. |
Origine et histoire du site castral
Le site castral de Lorentzen, situé dans la commune de Lorentzen (Bas-Rhin), est un ensemble de bâtiments médiévaux comprenant un château, un moulin, une grange dîmière et une maison d'habitation. Le château, dépendant de l'ancien domaine des Nassau‑Sarrebruck, présente des évolutions du Moyen Âge au XVIIIe siècle. Il a été édifié entre 1328 et 1334 par le comte Frédéric II de Sarrewerden, qui en 1335 fit oblation de la moitié du château et des villages dépendants à l'archevêque de Trèves. En 1527, Lorentzen passe par mariage à la maison de Nassau‑Sarrebruck ; en 1571 l'édifice est engagé à l'écuyer Mathieu Steyss de Gornitz, qui le fit restaurer entre 1573 et 1577, date portée sur un linteau. Le château resta dans cette famille jusqu'en 1683, puis revint aux Nassau‑Sarrebruck et devint résidence douairière ; la veuve du comte Ludwig Crato, puis Sophie, veuve du comte Wilhelm Heinrich, s'y retirèrent et y entreprirent des travaux. La Révolution contraignit la dernière veuve à quitter les lieux ; pendant cette période l'édifice fut vendu comme bien national (1792‑1793) et partagé entre plusieurs propriétaires. D'importantes transformations réalisées au XVIIIe siècle sont encore visibles, et un incendie en 1847 ravagea une partie des bâtiments. Le tracé carré du château évoque l'ancienne Wasserburg créée par Frédéric II : des cinq tours médiévales, trois subsistent et la base d'une quatrième est conservée, tandis qu'une tour Renaissance dans la cour atteste de la rénovation du XVIe siècle. L'escalier en chêne illustre les aménagements baroques effectués pour améliorer la résidence. Les communs datés de 1728 furent transformés en moulin en 1787 ; le moulin à farine a fonctionné jusqu'en 1958. Sa façade amont monumentale à trois niveaux, percée de baies régulières à encadrements chanfreinés et coiffée d'une toiture à la Mansart, porte les dates 1726 et 1787 ; la façade aval, plus sobre, présente au premier étage des linteaux sculptés et, au rez‑de‑chaussée, le linteau d'une porte orné d'armoiries seigneuriales. Deux roues hydrauliques verticales, utilisées dans le même canal, ont été sauvegardées ; la plus grande est en bois à aubes droites, et une roue à aubes de bois se trouve dans le passage voûté qui traverse le moulin. L'eau, déviée de la rivière en aval du pont de l'Eichel, circulait dans un canal sous le chemin actuel pour actionner ce système. La grange dîmière de 1770 recevait la dîme et, avec les étables et deux granges à portes cintrées, formait une unité d'exploitation fonctionnelle. Parmi les aménagements conservés figurent des niches avec barres en bois destinées à recevoir le croc de la couleuvrine placé à l'extérieur, afin que le mur encaisse le recul de l'arme. L'ensemble, remarquable et imposant, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 4 mai 1990 et se situe rue principale à Lorentzen, dans les Vosges du Nord.
