Vestiges de l’ancien château et du bourg castral de Castillon à Paradou dans les Bouches-du-Rhône

Vestiges de l’ancien château et du bourg castral de Castillon

  • 13520 Paradou
Vestiges de l’ancien château et du bourg castral de Castillon
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Vestiges de l’ancien château et du bourg castral de Castillon
Crédit photo : Malost - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Les vestiges de l’ancien château et du bourg castral de Castillon situé sur le rocher de la Pène, selon le plan annexé à l’arrêté, sur la parcelle figurant au cadastre section AE 16 : inscription par arrêté du 24 juillet 2023

Origine et histoire

Les vestiges des tours de Castillon se situent à Paradou, sur la chaîne de La Pène dans le massif des Alpilles, et ont été occupés du IIe siècle av. J.-C. au XVe siècle, avec un maximum d'habitation aux XIIIe–XIVe siècles avant que les habitants ne gagnent le nouveau village aujourd'hui appelé Paradou, quelques centaines de mètres plus au nord. Des fouilles récentes ont permis de reconstituer l'histoire de cet oppidum : le site est visitable et conserve trois tours médiévales encore debout qui marquaient les limites de la ville ancienne, tandis que le rempart a presque entièrement disparu. Les campagnes de fouilles menées entre 1986 et 1990 ont mis au jour un oppidum très détérioré, en partie par l'érosion et par des fouilles clandestines. Les vestiges des rochers de La Pène ont fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du 24 juillet 2023.

Dès l'Antiquité, le site dominait une vaste étendue marécageuse, les marais des Baux, dont il constituait la frontière nord, et il se trouve au-dessus d'un point de franchissement du marais, le pont Saint-Jean, à 41 mètres d'altitude. Propriété des seigneurs des Baux au Moyen Âge, il présente des traces d'occupation dès le IIe siècle av. J.-C., voire de tessons probablement plus anciens de deux à trois siècles. L'oppidum est fortifié à partir du IIe siècle av. J.-C. par un mur en brique crue appuyé sur un socle de pierres sèches large d'environ 1,50 mètre ; un parement en grand appareil, postérieur au premier rempart mais de la même période ou au plus tard augustéenne, a également été reconnu. Des cases à brique crue reposent sur un solin de pierres contre le rempart. Les blocs du rempart ont été largement prélevés au Moyen Âge pour la construction d'ouvrages divers, et l'on suppose l'existence de deux portes au castrum, au nord et au sud, sans preuve formelle à ce jour. Les matériaux proviennent probablement des Alpilles, un calcaire burdigalien typique des Baux ou du Montpaon, et le site présente un premier rempart en briques crues tandis qu'un second parement, de qualité moindre, a été réalisé en adobes. Des traces d'incendie laissent penser que le village a été détruit entre la fin du IIe et le début du Ier siècle av. J.-C., après quoi il semble avoir été à nouveau occupé au début de l'époque romaine. Une chaussée antique a été repérée par vues aériennes ; sa datation reste à préciser, mais elle est sans doute d'époque romaine.

Au Moyen Âge, le site, d'abord propriété de l'abbaye de Montmajour, passe aux mains des seigneurs des Baux entre les XIe et XIIe siècles ; sa position facilite les communications avec le château des Baux et le contrôle de la voie traversant le marais des Baux vers la plaine de la Crau. Les sources écrites mentionnent le château au XIIe siècle. Aux XIIIe et XIVe siècles, un rempart entoure la colline : les angles sont d'abord occupés par des tours carrées, ensuite renforcées par des tours curvilignes et des lices en avant. Les fouilles réalisées entre 1986 et 1990 ont porté sur un petit quartier d'habitation qui se développe au XIVe siècle et subit de nombreuses transformations ; des silos, des caves et des citernes y ont été identifiés. L'abandon du site s'opère progressivement dans les dernières années du XIVe siècle.

Une nécropole découverte sur le versant sud‑est, face aux marais des Baux, a livré cinq sépultures vraisemblablement médiévales ; trois individus ont pu être sexés (deux hommes et une femme). Tous les défunts étaient des adultes, âgés de 21 à 45 ans, disposés en décubitus dorsal, bras en adduction et jambes en extension, et mesuraient entre 1,61 m et 1,73 m.

Liens externes