Origine et histoire du Château d'Aubusson
Les vestiges du château d'Aubusson, parfois appelés le Chapitre, occupent la colline du même nom à Aubusson (Creuse) et conservent les restes d'un château-fort élevé entre les Xe et XIIIe siècles par les vicomtes d'Aubusson. Les ruines du donjon, datées du XIe siècle, dominent le site et rappellent que l'édifice fut implanté sur l'emplacement d'un castellum romain. Le plan des fortifications fut développé environ trois siècles plus tard. Vers 1470-1475, Jacques d'Armagnac fit édifier un corps de logis ; les vestiges visibles comprennent un pan du mur sud et une partie du mur ouest de ces aménagements. Avant d'être démantelée, la forteresse, qui occupait toute la terrasse et avait la forme d'un ovale allongé, fut à peu près entièrement rasée en 1632 sur l'ordre du cardinal de Richelieu. En 1673, le chapitre collégial du Moutier-Rozeille fut transféré à Aubusson et s'installa parmi les ruines, donnant son nom à la colline. Chef-lieu d'une vicomté à l'époque carolingienne, le site fut réuni à la Marche en 1260 par Hugues de Lusignan et, culturellement, le château et le village constituèrent un lieu de réunion important pour les troubadours du Limousin. Vers le milieu du XIIIe siècle, la seigneurie du Monteil, à laquelle appartenait le site, se détacha d'Aubusson et passa à une branche dite du Monteil-au-Vicomte, d'où sortit Pierre d'Aubusson, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (1476-1503). Après la démolition, des pierres du château furent réemployées pour des maisons du vieil Aubusson, comme la maison des Vallenet, et pour la construction du pont de la Terrade. Vendue comme bien national à la Révolution, la forteresse servit ensuite de carrière. En 1885-86, un petit « Musée d'Aubusson » conçu par l'architecte Albert Mazet fut intégré aux ruines et aux murs médiévaux ; ce musée fut détruit en 1934. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques en 1964. Aujourd'hui subsistent un pan de donjon rectangulaire, la muraille attenante et la base d'une tour carrée du XIIIe siècle, ainsi que le pan sud et la partie ouest liés aux travaux de 1470-1475. L'architecture du lieu a évolué, passant d'une tour de guet romaine à une quasi-citadelle médiévale avant d'être réduite en ruines après les démolitions et l'exploitation comme carrière. D'après un document du XVIIIe siècle, le château médiéval comprenait un corps de logis rectangulaire flanqué de deux grosses tours rondes, divisé en deux appartements par un mur de refend, avec une tour carrée d'escalier à vis en saillie sur la façade et des fossés au nord et à l'ouest. Certains témoignages évoquent l'existence de souterrains partant du château et aboutissant en divers lieux, parfois éloignés, citant notamment le sous-sol de l'ancienne école Jeanne d'Arc ou le soubassement du château du Fôt. La tour nord est la partie la mieux conservée et présente au rez-de-chaussée une salle voûtée en berceau. Le site est illustré par des représentations anciennes et modernes : dessins et gravures des XVIIe et XIXe siècles, vues récentes et photographies montrant le pan de donjon, le parc des ruines avec son chêne multi‑centenaire, la plaque mémorielle et les soubassements avec leurs pierres de taille hexagonales.