Origine et histoire du Château de Labrit
Les vestiges du château de Labrit, dit château d'Albret, se situent sur la commune de Labrit, dans le département des Landes. Construit en terre et en bois dans les années 1225-1230, il constitue le berceau des seigneurs d'Albret, famille gasconne dont l'un des membres deviendra le roi Henri IV. Le site a été redécouvert en 1960 par le professeur Jean Bernard Marquette. La motte castrale, remarquable par ses dimensions, a été acquise par la municipalité entre 1985 et 1988, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 19 mars 1988 et classée le 27 décembre 1990. À partir de 1992, des fouilles archéologiques dirigées par Yan Laborie ont permis d'améliorer la connaissance de l'architecture des fortifications en terre et du mode de vie rural, aristocratique et paysan de la Haute Lande. Les premières interprétations, fondées sur la dendrochronologie d'un pieu extrait du fossé, laissaient penser que le site était occupé au moins depuis 1127 jusqu'à la première moitié du XVIIe siècle. Toutefois, une publication de 2004 a révisé cette chronologie et date désormais l'édification du castrum des Albret au courant des années 1225-1230, situant sa construction dans le contexte d'un resserrement du domaine anglo-gascon après la perte du Poitou et de la Saintonge. Le castrum de Labrit est un site castral de plaine du début du XIIIe siècle comprenant une motte associée à une vaste basse-cour. L'implantation a été choisie en partie pour son substrat argileux, qui permettait d'édifier des talus et des mottes solides, et pour une nappe phréatique élevée qui assurait le remplissage des fossés malgré l'absence d'un cours d'eau proche. On ignore en revanche toute occupation antérieure au site : les sondages ont révélé un niveau stérile sous les vestiges les plus anciens. Les vestiges dégagés aujourd'hui comprennent la motte et les remparts de terre mis en valeur, ainsi que les fossés de ceinture remis en eau. Sur le niveau archéologique, partiellement enterré pour le préserver, a été restituée en matériaux contemporains la forme du logis seigneurial, une bâtisse rectangulaire en maçonnerie de grandes briques attribuée à la fin du XIIIe siècle. Son rez-de-chaussée semble avoir servi de réserve et deux piliers ronds de briques supportaient le plancher de l'étage noble. Dans la chapelle ont été retrouvés les vestiges d'un moule pour couler une cloche, et le puits a livré de nombreux objets domestiques et des restes organiques datés des XVe et XVIe siècles. Des traces de foyer repérées dans une pièce indiquent l'emplacement probable de la cuisine, initialement en bois puis maçonnée.