Période
XIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures du bâtiment principal, ainsi que l'emprise foncière de l'ancienne basse-cour, soit les parcelles A 271, 544, 267, 264, 268, 542, 543 et 270 : inscription par arrêté du 25 janvier 1996
Origine et histoire du Vieux Château
La maison forte dite Le Vieux Château est implantée dans un parcellaire circulaire correspondant à une motte castrale des XIe‑XIIe siècles et conserve encore une partie de ses anciens fossés. L'édifice, construit à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle et remanié au XVIe siècle, présente un plan en L adapté à la forme de la parcelle ; ses intérieurs ont été très transformés récemment. Briques et pierre constituent la maçonnerie, tandis que le silex a été largement employé pour les soubassements évasés destinés à protéger l'ouvrage de l'eau des douves ; deux tourelles défensives et un pont‑levis figuraient parmi ses aménagements. Le fief de la motte appartenait aux seigneurs Godard des Vaux et de Goderville ; les terres passèrent ensuite de famille en famille par mariages et par le droit de garde-noble, et furent acquises par la famille Roussel en 1482. C'est un successeur de la famille Godard des Vaux qui fit édifier le château encore de caractère défensif, conservant la butte et les fossés en eau. À la Renaissance, les Roussel transformèrent l'ensemble en demeure de plaisance : les fenêtres furent agrandies, une seconde fois au XVIIe siècle, et un décor de grenade et de croix en brique noire fut ajouté par Bertrand Roussel en 1547. Malgré ces adaptations, le château a conservé des signes de son origine seigneuriale, comme le pont‑levis, la tour et les douves, la famille exerçant par ailleurs le tabellionage, la sergenterie et la haute, moyenne et basse justice jusqu'au XIXe siècle. La tradition rapporte que, dans les années 1750, Gabriel‑Félix de Roussel vendit le domaine après un duel retentissant et s'installa en Bordelais ; à la Révolution deux de ses fils émigrèrent et les biens familiaux furent vendus, de sorte que la restauration ne permit de récupérer qu'une faible part du patrimoine. Catherine de Roussel de Goderville récupéra ensuite le château ; son mari, Guyot, chevalier d'Étalleville, est mentionné comme percepteur des droits du marché et résidant dans la demeure. Au XIXe siècle, d'importants travaux furent effectués : assèchement des douves, pose d'ardoises sur la toiture, aménagement d'escaliers décorés dans le goût néo‑normand et installation de volets persiennes ; la famille Roussel‑Guyot d'Étalleville cesse par la suite d'apparaître dans l'histoire du château. Le Vieux Château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 25 janvier 1996.
