Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand dans la Marne

Patrimoine classé Eglise orthodoxe Chapelle Clocher-mur

Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand

  • Cimetière
  • 51600 Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Chapelle orthodoxe russe de Saint-Hilaire-le-Grand
Crédit photo : Gérald Garitan - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle russe, y compris l'iconostase (cad. ZC 22) : inscription par arrêté du 21 novembre 1989

Origine et histoire de la Chapelle orthodoxe russe

La chapelle orthodoxe russe se trouve à Saint-Hilaire-le-Grand, dans la Marne, à proximité immédiate du cimetière militaire russe. Le cimetière, créé en 1916 sous le nom de « cimetière de l'Espérance » en référence à la ferme voisine, a été acquis par l'État français en 1925 et aménagé de manière définitive entre 1925 et 1935, près d'un petit monument dressé en 1917 par les soldats du 2e régiment spécial russe. Pendant la Première Guerre mondiale, l'Empire russe envoya en France des brigades de combattants ; des unités russes arrivèrent en avril 1916 dans les secteurs de Suippes et d'Aubérive, et certains officiers et soldats tsaristes choisirent de poursuivre le combat jusqu'au 11 novembre 1918 au sein d'une Légion russe de volontaires. Au cours de l'entre-deux-guerres, les corps de soldats russes dispersés dans divers cimetières provisoires de la Marne et ceux exhumés du carré militaire du cimetière communal de Langres furent regroupés dans cette nécropole. En 1924, l'Association des officiers russes anciens combattants fit ériger au centre du cimetière un monument orné d'une croix orthodoxe. Après la Seconde Guerre mondiale, 36 combattants soviétiques morts en France entre 1942 et 1944 furent brièvement inhumés à Saint-Hilaire-le-Grand avant d'être transférés au cimetière militaire soviétique de Noyers-Saint-Martin. En 1998, le cimetière fut entièrement rénové : le monument jugé vétuste fut démoli et remplacé par une plaque commémorative métallique scellée au sol, puis un monument semblable à celui de 1924 fut reconstruit en 2010-2011 ; la plaque de 1998 y a été apposée au pied du nouveau monument, dont les quatre faces portent des croix orthodoxes et trois décorations gravées en français et en vieux russe. Le cimetière, d'une superficie de 3 412 m², est une nécropole nationale entretenue par le ministère français de la Défense ; 916 soldats y sont inhumés, dont 915 de la Première Guerre mondiale et un de la Seconde, répartis en 489 tombes individuelles et deux ossuaires contenant 426 corps. En face de la nécropole, de l'autre côté de la route et en bordure de l'actuel camp de Mourmelon, un petit monument orthodoxe fut érigé en 1917 à la mémoire des soldats du 2e régiment spécial russe. La chapelle, ou église-mémorial, fut construite en 1936-1937 sur un terrain jouxtant la nécropole à l'initiative de la même association d'anciens combattants russes. La réalisation architecturale et le décor peint furent confiés à Albert Alexandrovitch Benois, architecte et peintre d'origine française né à Saint-Pétersbourg. L'édifice, dédié à la mémoire de 4 000 soldats russes tombés en France et sur le front de Salonique, fut inauguré et consacré le 16 mai 1937. Conçue dans le style dit de Novgorod-Pskov, inspiré des églises russes du XVe siècle, la chapelle présente une toiture verte surmontée d'un bulbe bleu ; son clocher-mur comporte trois cloches et est surmonté d'un bulbe doré. À l'intérieur, Benois a réalisé le décor peint et l'iconostase qui sépare la nef de l'abside ; celle-ci porte notamment des icônes de l'Annonciation et des quatre évangélistes. L'intérieur comporte également des plaques commémoratives en souvenir des 4 000 soldats russes morts en France entre 1916 et 1918. Enfin, derrière le cimetière, un petit monastère dit « Ermitage de Tous-les-Saints-de-Russie » fut construit en 1932 pour prier pour le repos des défunts.

Liens externes