Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'ancienne église Saint-Étienne, située à Marans (Charente-Maritime), est un ancien prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Pierre de Maillezais, probablement construit au XIe siècle et dont la construction se poursuit au XIIe siècle. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1921. La base du clocher et plusieurs chapiteaux datent de la seconde moitié du XIIe siècle ; le sanctuaire conserve deux fenêtres à meneaux au chevet. À la fin du XIVe siècle et au XVe siècle, la tour octogonale du clocher et sa tourelle d'escalier en vis sont édifiées, et un vaisseau de la nef et du chœur est élargi en largeur, donnant un chevet plat double. Pendant les guerres de Religion, l'église est pillée et ses voûtes s'effondrent. La remise en état commence au XVIIe siècle : en 1605 le clocher est réparé, mais les voûtes ne sont pas reconstruites et sont remplacées par des plafonds en lambris, tandis que des colonnes sont installées pour diviser la nef. Pendant la Révolution, elle est utilisée comme temple de la Raison. Des réparations sont envisagées dès l'an IX et confiées à l'entrepreneur Pierre Meunier. En 1845, l'architecte Brossard dresse des devis pour des travaux d'urgence, mais le conseil de fabrique et la commune estiment que l'église ne doit pas être conservée parce qu'elle se trouve en dehors de la ville. En 1885 la fabrique préfère édifier une nouvelle église en centre-ville. L'inauguration de la nouvelle église Notre-Dame en 1902 entraîne la désacralisation et la fermeture de Saint-Étienne, qui est condamnée à la démolition en 1920. Une délibération municipale de 1905 signale l'état de délabrement de l'édifice et la possibilité de réemployer une quantité importante de matériaux. D'anciennes photographies montrent l'état général de l'église avant sa démolition. Après le classement du clocher en 1921, la municipalité entreprend, dès 1925, la démolition tout en réservant la partie classée ; les matériaux sont récupérés et adjugés à des entrepreneurs, et les fenêtres du chevet sont vendues à une personne de Paris. La porte de la sacristie, ornée d'un bas-relief du Repentir de Saint-Pierre, est déposée au musée communal. Seuls subsistent quelques vestiges : des croisillons, une travée de la nef percée de baies ogivales à remplages rayonnants, et la croisée du transept, couverte d'une coupole sur trompes et cantonnée de colonnes à chapiteaux romans. Ces chapiteaux sont soit historiés, représentant des scènes bibliques et un bestiaire fantastique, soit décorés de motifs géométriques comme des palmettes. La croisée supporte un clocher octogonal flanqué, dans sa partie septentrionale, d'une tourelle d'escalier rectangulaire.