Origine et histoire de la ferme de la Montagne
La Ferme de la Montagne est une ancienne ferme monastique de l'abbaye Notre-Dame de Soissons, située à Ressons-le-Long (Aisne). Elle se composait traditionnellement de deux exploitations, la Grande Cense et la Petite Cense. Subsistent aujourd'hui le logis du XIVe siècle, remanié, la grange du XIVe siècle, modifiée au début du XXe siècle, ainsi que d'autres bâtiments illustrant l'évolution économique et architecturale des fermes du Soissonnais. Du chemin de Vivières, le logis de la Petite Cense offre un aspect majestueux et très architectural ; sa crête regarde la large vallée de l'Aisne. Vu sous certains angles, l'ensemble donne l'impression d'un hameau aux éléments étagés sur des terrasses. Ces éléments forment aujourd'hui un tout avec la ferme, alors qu'ils étaient autrefois distincts. Au XVIIIe siècle, la seigneurie de Ressons comprenait cinq fermes d'importance inégale et l'abbaye Notre-Dame détenait la seigneurie principale. La plus ancienne mention de la seigneurie figure dans le diplôme de Charles le Chauve en 858. La Grande Cense, bâtie sur le rocher, renfermait dans sa clôture la grange et le colombier. La Petite Cense, dite « Deuxième Ferme », comprenait le grand bâtiment d'habitation mais ne conserve plus de bâtiments d'exploitation anciens. Gailliard a estimé que la Petite Cense était à l'origine le château des seigneurs, ou plus exactement celui des avoués de l'abbaye, ce qui explique la présence de bâtiments luxueux du XIVe siècle ; l'abbé Pécheur signale que ces bâtiments renfermaient une chapelle. Plus tard, lorsque l'abbaye retrouva la pleine seigneurie et vicomte, elle transforma les bâtiments désertés par les avoués en seconde exploitation agricole. Au bas de la Montagne se trouvent les fontaines dites de la Grue, et la carrière Saint-Georges a servi de grange à avoine. Au XVIIIe siècle, Monsieur de Bonardi était propriétaire et louait les deux fermes ; elles appartinrent ensuite aux familles de Bonnechose puis de Luze. En 1803, de Bonardi obtint de la commune l'autorisation de détourner le chemin de la Croix-Blanche, ce qui lui permit de réunir les deux exploitations. Depuis 1900, les deux fermes, aujourd'hui de nouveau séparées, appartiennent à la famille Ferté. Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques en 1997.