Origine et histoire du Château de Coulonges-sur-l'Autize
Le château de Coulonges-sur-l'Autize, de style Renaissance, est aujourd'hui Hôtel de ville et abrite des services municipaux ainsi que l'office de tourisme. L'initiative de sa construction remonte à Geofroy d'Estissac, évêque de Maillezais, et le chantier s'est étalé au XVIe siècle, avec un début dans les années 1540 et une achèvement au milieu du siècle sous la responsabilité de Louis d'Estissac. L'architecte régional Liénard de la Réaux a signé l'un des édifices les plus somptueux de la Renaissance locale, tandis qu'un autre architecte, sans nom connu et probablement venu d'Oiron, intervint vers 1540 et fit évoluer le parti architectural. L'édifice prévu à l'origine pour présenter un plan approximativement carré, flanqué de pavillons aux angles et d'une longue galerie méridionale à neuf arcades, a été profondément mutilé : il subsiste aujourd'hui un bâtiment en équerre bordant la place centrale du bourg, comprenant l'aile est, le départ de l'aile sud avec la chapelle et trois pavillons rectangulaires, le pavillon nord ayant perdu son deuxième étage. Avant la Renaissance, un château du XIe siècle était implanté au lieu-dit du Pont au Son ; la seigneurie passa ensuite aux d'Estissac, qui reçurent l'autorisation de rebâtir au XVe siècle. Le château fut pillé et partiellement démoli au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, le graveur et mécène Octave de Rochebrune sauva des éléments du décor sculpté de la ruine en les démontant et en les transportant au château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte : porche d'entrée, porte de la chapelle, plafonds à caissons, voûtes du grand escalier et cheminée s'y trouvent encore. De la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1960, le bâtiment accueillit des salles de classe pour l'école communale et le collège, et, dans les années 1940, la chapelle servit de tribunal de justice de paix. Une targette de fenêtre en métal ouvragé datée de 1550, découverte lors de fouilles en 1993, a intégré les salles d'exposition du château en novembre 2017. Propriété de la mairie depuis 1933, le château est ouvert à la visite chaque été pour présenter son histoire. Les cuisines, semi-enterrées et organisées en trois salles en enfilade, reposent sur une colonne centrale ; elles présentent un programme décoratif soigné et un appareillage remarquable pour des espaces de service, avec sculptures, jambages travaillés des cheminées, cartouches, bandeaux de voûtes et clés de voûte figurant Médusa, choix qui intrigue les chercheurs. Le château est protégé au titre des monuments historiques : les vestiges de la galerie sud sont inscrits depuis 1993 et l'ensemble du monument est classé depuis 1994.