Origine et histoire du Château de Courtanvaux
Le château de Courtanvaux est situé à Bessé-sur-Braye, dans la Sarthe. La première mention du fief remonte à 1332 ; il s’agit alors d’un petit domaine dépendant de la seigneurie de Vancé, elle-même rattachée au Vendômois. Le premier seigneur connu apparaît en 1351, Michel de Doucelles, puis lui succède son fils Michel II, ensuite Jean Le Tort et sa femme Jeanne Asselin. À partir de 1455, Jacques Berziau devient propriétaire et, en 1459, il rachète la part de sa cohéritière Marie pour devenir seigneur à part entière. Sous sa direction, au XVe siècle, sont réalisés de nombreux travaux : une chapelle, un petit château, un colombier et la construction du château principal entre 1450 et 1490. L’acquisition par Jacques Berziau inscrit le domaine dans une famille proche du pouvoir et amorce son rayonnement dans les siècles suivants. Courtanvaux se transmet ensuite par héritages et mariages entre plusieurs familles jusqu’à sa vente à la commune de Bessé-sur-Braye en 1978.
La famille de Souvré, propriétaire des années 1500 à 1661, introduit des éléments de la Renaissance, notamment la poterne de 1582, classée monument historique. Gilles de Souvré, maréchal de France et homme de cour, fait édifier le corps d’entrée ; Henri IV séjourne à Courtanvaux à plusieurs reprises et élève le lieu au rang de marquisat en son honneur. La petite-fille d’Anne de Souvré épouse François Michel Le Tellier, marquis de Louvois ; après leur décès, les héritiers se désintéressent du château, qui reste inhabité de 1691 à 1815. En 1780, Louise Charlotte Françoise Le Tellier épouse le comte Pierre de Montesquiou-Fezensac ; sous l’Empire le couple occupe des fonctions à la cour et se retire à Courtanvaux après 1815, où il entreprend une restauration de style néogothique. Leur fils, le comte Anatole de Montesquiou-Fezensac, ajoute notamment une orangerie et des écuries, ces dernières inscrites à l’inventaire des monuments historiques.
Le château passe ensuite à Anatole Marie Odon de Montesquiou-Fézensac puis, par mariage, à la princesse Marie Bibesco, qui modernise et redécore les intérieurs à la charnière des XIXe et XXe siècles, avec des améliorations techniques comme le chauffage à air pulsé, le téléphone intérieur, des cuisines modernisées et l’éclairage au gaz. Courtanvaux reste dans la descendance jusqu’au legs d’Odon de Montesquiou en 1964 à son cousin Pierre de Montesquiou, puis est acheté par la commune en 1978 et ouvert au public.
Sur le plan des protections, le portail d’entrée et ses deux tours ont été classés le 5 janvier 1948, l’ensemble du site a été classé le 25 juillet 1975, et d’autres parties ont été inscrites au titre des monuments historiques le 11 juin 1980. Le grand château, édifié à la fin du XVe siècle, illustre la fin du gothique et conserve des vestiges du manoir médiéval, tels que des ouvertures pour le pont-levis, des douves sèches, des échauguettes et des mâchicoulis. La façade présente des fenêtres à meneaux et des décors néogothiques issus des restaurations du XIXe siècle. L’accès se fait par une porte Renaissance de 1582, flanquée de deux tourelles rondes sculptées et surmontées de dômes à lanternons ; la poterne est considérée comme un bel exemple régional. La chapelle castrale, dédiée à Notre‑Dame‑de‑Lorette et fondée en 1454, comporte un portail néogothique ; le domaine comprend aussi un colombier du XVe siècle, une orangerie et des écuries du XIXe siècle, ainsi qu’un parc à l’anglaise. Le portail dit des Lions (1874), en calcaire et fer forgé, se situe à un kilomètre du château. L’intérieur, restauré au XIXe siècle, conserve des éléments comme des portes à galandage et des croisées d’ogives en Y.
Le parc, d’environ 68 hectares, offre des chemins de randonnée pédestre et cycliste à travers bois, un plan d’eau, des aires de jeux et de pique‑nique ; le parc à l’anglaise fait face au grand château tandis que la cour intérieure abrite un jardin à la française, et l’ensemble est accessible gratuitement toute l’année. Le château est ouvert aux visites d’avril à septembre ; en été, les communs accueillent un festival d’arts plastiques et le site propose diverses manifestations et spectacles saisonniers. Des photographies montrent l’allée d’accès, des vues extérieures et intérieures (salle des gardes, grand hall, cuisines), le jardin intérieur, des perspectives depuis le ruisseau et des scènes saisonnières.