Château de la Juive à Chalezeule dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-gothique

Château de la Juive

  • 3 Chemin des Buis
  • 25220 Chalezeule
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Château de la Juive
Crédit photo : JGS25 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Le corps de logis en totalité, avec ses décors immeubles par destination ; la façade est du bâtiment des communs ; le parc (cad. AV 64) avec son mur de clôture et son portail (cad. AV 63, 64) : inscription par arrêté du 27 décembre 2002

Origine et histoire du Château de la Juive

La demeure dite château de la Juive, aussi nommée château de Clémentigney, se situe à Chalezeule, en périphérie de Besançon, sur le mont de Brégille, en vis-à-vis des ruines du vieux château de Montfaucon. Le terrain appartient dès 1248 au chapitre de Sainte-Madeleine et est intégré à la paroisse de Chalezeule au XVIe siècle ; la bâtisse aurait servi de relais de chasse aux princes de Bauffremont. Le premier propriétaire connu est Monseigneur de Fresnoy en 1780, puis l'édifice apparaît au cadastre de 1835 comme propriété de Mayer Lippman, membre d'une famille juive originaire de Sarre-Union à l'origine de la manufacture Lip. Mayer Lippman restaure la maison seigneuriale et en fait sa maison de campagne, richement décorée et meublée. Par héritage et alliances familiales, la propriété revient à Léonie Allegri, qui confie à l'architecte franc-comtois Alphonse Delacroix la transformation de la maison en château entre 1850 et 1870. Delacroix recomposera presque entièrement le logis à partir de vestiges antérieurs et adoptera un vocabulaire néogothique apparent dans la tourelle d'escalier, l'échauguette et les boiseries intérieures. La vivacité de la propriétaire et sa confession ont donné au lieu son surnom durable de « château de la Juive ». Après le décès de Léonie en 1914, le domaine change plusieurs fois de mains et voit son exploitation agricole s'affaiblir. En 1926, Joseph Périat ouvre un restaurant dans le château, activité qui contribue à sa renommée régionale puis nationale ; le fonds de restauration passe ensuite à Henri Nussbaum, puis la propriété fait l'objet de plusieurs ventes après la guerre. En 1948 le domaine est acquis par Francine et Camille Barthot-Malat, qui y exploitent notamment la ferme, puis en 1955 René Gavet reprend la propriété, restaure l'ensemble et relance l'activité d'hôtellerie-restauration. Sous la direction de René Gavet, le château retrouve une grande renommée et accueille des personnalités nationales ; des spécialités franc-comtoises figurent à sa carte, et l'écrivain Guy des Cars s'en inspire pour un roman. Le restaurant ferme définitivement après le décès de René Gavet en 2002 ; le château est ensuite réhabilité et divisé en cinq appartements. Architecturally, l'ensemble comprend un corps de logis, des communs, une ferme et un parc ; les grilles d'entrée conservent les armes du comte de Turenne. L'intérieur conserve des boiseries néogothiques, des vitraux du Second Empire et des murs ornés de petits carreaux polychromes de céramique portant la mention « à la Dame de Clementigney » ; des modifications et ajouts datent des années 1950. On note également des décors de vitraux peints représentant des légumes et des poissons. Le corps de logis avec ses décors, la façade est des communs, ainsi que le parc avec son mur de clôture et son portail, sont inscrits aux Monuments historiques depuis le 27 décembre 2002 ; le parc avait été classé en février 2002 en tant qu'espace boisé à conserver et reconnu comme monument historique.

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