Château d'Étrepy à Étrepy dans la Marne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Étrepy

  • 29B Grande-Rue
  • 51340 Etrepy
Château dÉtrepy
Château dÉtrepy
Crédit photo : Jean-Pierre Riocreux - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du château (corps principal et pavillons), sa parcelle d'implantation (cad AE 184), le portail d'entrée avec ses lions, les maçonneries des courtines, l'escalier ouest et les deux sphinges le gardant, les douves et le pont d'accès, ainsi que le décor intérieur du grand salon (cad. AE 184, 140) : inscription par arrêté du 28 novembre 2011

Origine et histoire du Château d'Étrepy

Le château d'Étrepy, situé sur la commune d'Étrepy dans la Marne, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 novembre 2011. La présence d'un château à cet emplacement, au confluent de la Saulx et de l'Ornain, est connue depuis le XIIe siècle et il tiendrait son origine d'un ouvrage fortifié gallo-romain ; les larges douves encore visibles aujourd'hui en témoignent. Après la guerre de Cent Ans, Johan de Nievenheim, originaire de la région de Cologne, acheta la seigneurie en 1447 et entreprit des travaux dont une tour en brique semble être l'unique vestige. Au début du XVIIe siècle, sous l'impulsion de Warin de Nievenheim, les murs furent percés de baies encadrées de bossages harpés et surmontés de hautes lucarnes en pierre. L'aspect actuel résulte surtout des transformations de 1741 réalisées par Jean‑François de Lorins et Anne‑Louise du Tertre, avec l’entrepreneur Claude Couchot de Bar‑le‑Duc : création d'un décor monumental sur les deux façades du logis, aménagement d'un grand salon orné de moulures et stucs, élévation de toits à la Mansart et d’un clocher sur les pavillons isolés, suppression des murs de courtine et construction d'un pont remplaçant l'ancien pont‑levis. Acquis en 1760 par Jules François Cappelet, auditeur à la Chambre des Comptes de Paris, le domaine passa ensuite aux familles Davy de Chavigné, Morillot, puis, au début du XXe siècle, à la famille du marquis de Tressan par le mariage avec Noëlle Morillot. Le 6 septembre 1914, le château fut ravagé par des projectiles incendiaires ; la couverture et l’intérieur du corps de logis principal furent détruits. Des travaux de restauration furent entrepris de 1917 à 1927 sous la direction de l'architecte André Ventre ; la conservation des moulages des décors en stuc permit la restitution du grand salon. Le château est actuellement en possession de la famille Ripert d'Alauzier.

Le bâtiment repose sur un terre-plein rectangulaire ceinturé sur ses quatre faces de larges fossés peu profonds, alimentés par une dérivation de la Saulx. Le plan suit la forme du terre-plein et dessine une cour intérieure rectangulaire entourée de bâtiments et de courtines. Une aile allongée occupe l'ensemble de la face nord, flanquée de deux petites ailes en retour d'équerre ; en vis‑à‑vis s'élèvent deux pavillons rectangulaires, l'un, à l'angle sud‑ouest, servant de logis, l'autre, à l'angle sud‑est, abritant la chapelle. Un pont franchit la douve au centre de la face est.

Plusieurs personnalités sont liées au château : Madame de Saint‑Baslemont fut élevée au château jusqu'à l'âge de quatorze ans par sa tante Barbe d'Ernécourt, épouse de Warin de Nievenheim ; François‑Antoine Davy de Chavigné (1747‑1806), auditeur à la Chambre des Comptes puis architecte, épousa Félicité Cappelet ; son fils Achille Davy de Chavigné (1790‑1846) fut maire d'Étrepy ; Léon Morillot (1838‑1909), né au château, fut un homme politique et posséda le château de Bussemont à Saint‑Lumier‑la‑Populeuse ; enfin Christine Fanny Mathilde Eléonore Noëlle Morillot (1882‑1963), marquise de Tressan, participa à la reconstruction après la Première Guerre mondiale. Pour approfondir, voir notamment Philippe Seydoux, Châteaux et Manoirs de Champagne (éd. de la Morande, 1993).

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