Origine et histoire
Le château d'Ô est une folie montpelliéraine du milieu du XVIIIe siècle, située avenue des Moulins au nord-ouest de Montpellier et accessible par la rue de la Carrièrasse. À l'origine domaine agricole, le lieu fit l'objet de travaux vers 1730 pour y édifier une maison de campagne. La propriété fut acquise en 1743 par Jean-Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest, qui confia à l'architecte Charles Gabriel Le Blanc la construction de l'édifice actuel et fit appel à Jean Antoine Giral pour le dessin des jardins. En 1762 il ordonna de grands travaux hydrauliques afin d'installer vasques, fontaines et un vaste bassin destiné à des fêtes nautiques ; les jets d'eau, vasques et certains bassins subsistent encore. Le bâtiment principal, de plan rectangulaire, présente une façade sobre rythmée par des avant-corps et un étage noble sur rez-de-jardin ; sous le toit de tuiles creuses, l'avant-corps est percé d'oculus à la manière méridionale. Le parc, situé au-delà d'un terrain clos, conserve des parterres de buis taillés, des pins d'Alep, des bosquets et des « surprises », ainsi qu'un grand bassin aujourd'hui vide où se donnaient autrefois des naumachies ; une histoire locale raconte qu'un évêque de Montpellier y aurait perdu son anneau pastoral lors d'une fête de nuit. Le domaine passa entre de nombreuses mains et appartint aux évêques de Montpellier de 1821 à 1905. Il est également indiqué qu'il fut acquis en 1906 par le Conseil général de l'Hérault, qui a procédé à sa restauration et à la remise en état du parc ; d'autres sources mentionnent qu'il appartient aujourd'hui aux hospices. Le château restauré et le parc hébergent aujourd'hui un théâtre de 230 places, un amphithéâtre de 1 800 places et une salle de spectacle de 600 places, et le domaine est ouvert au public du mardi au dimanche. L'ensemble formé par les façades extérieures, le parc et les ouvrages d'art est classé au titre des monuments historiques depuis le 16 août 1922.
