Origine et histoire
L’église Saint-Saulve est une église catholique située à Montreuil-sur-Mer, dans le département du Pas-de-Calais (région Hauts-de-France), et elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1910. À l’origine abbatiale, sa construction remonte au XIe siècle ; elle comprenait un clocher-porche encadré par deux tours, une nef avec collatéraux, un transept flanqué de quatre chapelles, un chœur à déambulatoire ouvert sur trois chapelles rayonnantes et deux tours surplombant les bas-côtés orientaux du transept. L’édifice a été remanié aux XIIIe et XVIe siècles après un incendie qui provoqua l’effondrement des voûtes, et une chapelle dédiée à Notre-Dame fut ajoutée au bas-côté nord au XVe siècle. Les catastrophes de 1467 et 1537 ont profondément modifié le plan et l’élévation : ne subsistent du plan primitif que le clocher-porche, la base de la tourelle gauche, la nef avec ses bas-côtés et la chapelle Notre-Dame. Depuis le parking situé à l’arrière de la mairie, on aperçoit les vestiges du chœur et des chapelles rayonnantes. La nef compte huit travées, les trois dernières étant aujourd’hui occupées par le chœur, et seul le bas-côté nord a résisté à l’incendie de 1537. Le collatéral sud a été reconstruit entre 1596 et 1631, comme l’indiquent les armes de l’abbé Godefroy de La Rue sur une clé de voûte ; ses deux dernières travées ont été élevées en 1819 puis voûtées en 1869. Après 1537, l’élévation s’est réduite à deux niveaux : de grandes arcades reposant sur des piliers octogonaux et un triforium remanié vers 1480, à l’exception de la dernière travée nord qui date du XIIIe siècle. La voûte ornée de liernes et de tiercerons, exécutée au milieu du XVIe siècle, a été reprise environ cinq mètres plus bas que la précédente, et la disparition des fenêtres hautes a assombri l’édifice, désormais éclairé par les fenêtres géminées des collatéraux et trois oculi au-dessus du maître-autel. L’église conserve l’un des plus riches trésors d’église du nord de la France : le trésor de l’abbaye Saint-Saulve ayant été détruit lors de l’autodafé de 1793, la collection actuelle provient essentiellement de l’abbaye Sainte-Austreberthe et comporte quelques éléments du XIXe siècle. La plus ancienne pièce est la crosse pastorale attribuée à sainte Austreberthe, abbesse de Pavilly : son manche en bois, daté de la fin du VIIe siècle, fut richement orné au XIIe siècle. On y trouve également de beaux reliquaires d’émail ou d’argent doré ornés de cabochons et de pierres semi-précieuses, principalement visibles lors de visites guidées, ainsi que plusieurs reliquaires en argent repoussé du milieu du XVIIe siècle présentés à l’extrémité du collatéral nord, témoins de l’ancienne richesse de l’abbaye bénédictine Sainte-Austreberthe.
