Jardin public à Albert dans la Somme

Jardin public

  • 80300 Albert
Crédit photo : Paul Hermans - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Le jardin public en totalité, comprenant les remparts urbains, la cascade, la chute d'eau, la rivière, le bassin et la serpentine, tout l'espace paysager et l'aménagement du jardin en totalité, ses portes d'entrée et le parc des Rochers (cad. AV 35) : inscription par arrêté du 16 février 2009

Origine et histoire

Le Jardin public d’Albert, situé au centre-ville au pied des vestiges des anciens remparts, constitue un ensemble cohérent dont l’emprise foncière a été préservée depuis sa création. Il correspond à la réalisation, au cours de la première moitié du XXe siècle et par volonté municipale, d’un parc urbain lié à la reconstruction après la Première Guerre mondiale, tout en restant respectueux et complémentaire des aménagements préexistants : les remparts, la chute d’eau qui alimentait l’activité industrielle et le parc de la Villa des Rochers.

Aux origines, dès le XVe siècle, la ville loua des prairies au pied des remparts, où fut installé le jardin des archers ; ces lieux constituent la genèse du jardin public. À l’est, dans le prolongement du château, un grand jardin devint au milieu du XIXe siècle la place Émile Leturcq, une promenade publique de trois hectares qui accueillait notamment le marché aux chevaux et un square. La Villa des Rochers, propriété d’Émile Comte, possédait un vaste jardin doté de concrétions, de grottes et d’une cascade au pied des remparts.

Totalement détruite pendant la Première Guerre mondiale, la ville d’Albert vit son jardin public disparaitre, puis être réduit et restructuré dans le cadre de la reconstruction. L’ancien grand jardin fut transformé en place et occupé par des bâtiments publics, tandis que le parc de la Villa des Rochers et l’espace en contrebas des remparts furent intégrés au nouveau jardin public. Depuis l’entre-deux-guerres, son aspect général est resté sensiblement le même. L’unité et la qualité homogène de son aménagement ont valu au jardin d’être inscrit en totalité à l’inventaire des monuments historiques le 16 février 2009.

Aménagé dans le style d’un jardin à l’anglaise, il comprend des grilles d’entrée, un escalier avec perron et rampe en fer forgé, un kiosque à musique, une rivière et diverses installations hydrauliques (chute d’eau, bassin, jardin d’eau, fontaine), ainsi que des statues, des pelouses arborées et des massifs floraux. Il est traversé par l’Ancre, dont le dénivelé a formé une chute de sept mètres autrefois utilisée par les usines métallurgiques locales. Dans la partie sud, des concrétions de tuf prennent l’aspect de grottes, et un bras canalisé de l’Ancre parcourt l’espace paysager.

La fontaine dite « La porteuse d’eau » a été offerte à la ville par Aïn Témouchent (Algérie) dans les années 1930. Au pied des remparts, le monument en briques Les Piliers de l’avenir, conçu par Véronique Champossin avec la participation d’artistes et réalisé par des artisans et des collégiens d’Albert, se compose de poteaux portant des messages de paix et de solidarité en quatorze langues ; il rappelle l’aide apportée par quatre villes marraines lors de la reconstruction — Tianjin, Aïn Témouchent, Birmingham et Bordeaux — et a été inauguré en novembre 2019.

Un arboretum réunit plus de trente-cinq essences, parmi lesquelles le cèdre du Liban, le chêne pédonculé, l’érable du Japon, l’érable sycomore pourpre, le noyer, le marronnier d’Inde, le platane, le paulownia, le saule pleureur, le sorbier des oiseleurs et le tilleul. Une statue de sirène, des plantes vivaces et des arbustes complètent le dispositif paysager. Le long des remparts, près du perron de l’entrée principale, une salle du musée Somme 1916 a été aménagée et abrite une boutique de souvenirs ainsi que la sortie.

Liens externes