Origine et histoire
Le château des comtes de Bar, dont les vestiges dominent la commune de Bar-sur-Seine (Aube, Grand Est), est un ancien château fort médiéval implanté sur un promontoire triangulaire. Il occupait une position stratégique à la frontière entre la Champagne, comté vassal du roi de France, et la Bourgogne, duché allié aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans, et était alors considéré comme le principal château de Bourgogne. Dès le XIe siècle, Bar-sur-Seine constitue un comté notable lié à la dynastie des Milon. Milon IV du Puiset, comte pendant la cinquième croisade, est mort le 17 août 1218/19 ; ses droits furent acquis en 1223 par Thibaut Ier de Navarre, qui fit hommage de Bar-sur-Seine à l’évêque de Langres en 1239. En 1273, le comté passa à Henri III dit le Gros, roi de Navarre et comte de Champagne, et la future reine de France Jeanne Ire de Navarre naquit dans ce château ; par son mariage avec Philippe IV le Bel, Bar-sur-Seine rejoignit la couronne de France le 14 août 1284. Par le traité d’Arras de 1435, Charles VII donna Bar-sur-Seine à Philippe III de Bourgogne ; après la mort du duc Charles le Téméraire, Louis XI réunit de nouveau la ville à la couronne et, dès 1475, Jacques de Dinteville fut nommé gouverneur et comte usufruitier. Plus tard, François Ier attribua le comté en apanage à sa demi-sœur Jeanne d’Angoulême ; leur fille Jacqueline, comtesse de Bar-sur-Seine, épousa Louis de Bourbon-Vendôme, et Henri IV confirma ensuite (ou engagea) le comté à Henri de Bourbon, duc de Montpensier. Profitant des troubles des guerres de Religion, les habitants détruisirent le château en 1594. Sur le plan architectural, une motte féodale initiale fut renforcée et agrandie par Milon IV pour épouser le promontoire ; une basse-cour prolongeait l’édifice vers le sud sur un plan carré. À l’intérieur, la salle basse dite salle des gardes est voûtée d’ogives ; elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mai 1982 et pourrait correspondre à la « chambre aux écuyers » mentionnée dans des comptes de réparation de 1424.